La FNPL hausse le ton

Le syndicat va publier, chaque trimestre, un prix du lait « conforme à la loi Egalim pour la Ferme France ».

« Fin 2019, nous constations qu’une première marche des Etats généraux de l’alimentation (Egalim) était franchie grâce au travail de fond entrepris depuis des années par la FNPL – le prix du lait gagnant dans l’année près de 10 €/1000 l – mais les éleveurs laitiers ne pouvaient toujours pas se rémunérer décemment. En 2020, malgré un indicateur de prix de revient reconnu par l’UE et publié par le Cniel, la progression du prix du lait a été freinée et le compte n’y est toujours pas », affirme la FNPL dans un communiqué publié à l’issue de son conseil national du 26 novembre. Le syndicat reconnaît toutefois que « les effets de la loi Egalim ont évité un séisme lié à la crise de la Covid-19 ».

En conséquence, la FNPL va publier, chaque trimestre, un « prix conforme à la loi pour la Ferme France ». Il intégrera pour 60% le prix de revient calculé par le Cniel , lequel représente la valorisation obtenue sur le marché national, pour 20% la valorisation beurre-poudre et pour 20% les prix allemands, censés représenter la valorisation obtenue à l’exportation. Le premier indicateur FNPL sera publié en janvier 2021, nous a précisé Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL. Cet indicateur national sera décliné dans les départements et appliqué à chaque entreprise de transformation en fonction de son mix produit. Les prix attendus et les prix effectivement pratiqués permettront de désigner les bons élèves, et les moins bons…

« Perspectives incertaines » en bio

« Les perspectives sur le marché du lait bio sont particulièrement incertaines », estime la FRSEA Pays de la Loire dans un communiqué du 26 novembre. « De sérieuses inquiétudes émergent à l’approche de l’année 2021. Certains collecteurs/transformateurs ont indiqué vouloir freiner les conversions en 2021, pour ajuster la production à la demande. Si veiller aux équilibres de marché est important, cela ne peut pas se faire en niant les engagements pris auprès des producteurs bio. De plus, les producteurs de lait bio ne peuvent pas être les seuls à subir les éventuels ajustements. C’est de la responsabilité de tous les acteurs de la filière. »

« Certains se sont lancés dans une guerre des prix pour tenter de capter des marchés. Tirer les prix vers le bas de cette manière, c’est tuer la filière. Quand les opérateurs de l’aval vont-ils le comprendre ? Si la seule solution pour se démarquer, c’est d’être le moins cher, c’est un véritable aveu de faiblesse et c’est faire preuve de sérieuses carences en matière d’innovation. A l’inverse, d’autres opérateurs font preuve d’excès de zèle. La production biologique est encadrée par un règlement européen et un guide de lecture français. Voici qu’émergent des cahiers des charges imaginés par les opérateurs pour ajouter encore de nouvelles obligations sur les producteurs. Cela ne peut se faire qu’à une seule condition, absolument incompatible avec une baisse de prix : une rémunération complémentaire pour tenir compte d’un coût de production plus élevé. C’est l’esprit de la loi Egalim et elle doit s’appliquer ! »

« Tout doit être mis en œuvre pour éviter une crise dans la filière lait bio. Si elle survenait, le lait bio non valorisé serait déclassé et viendrait, par effet domino, déstabiliser le marché du lait conventionnel. Nous serons particulièrement vigilants au comportement et aux décisions des opérateurs dans les semaines à venir. Les producteurs de lait bio n’accepteront pas d’être la variable d’ajustement », avertit Jacques Mousseau, président de la section agriculture biologique de la FRSEA Pays de la Loire.

BC

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