La filière lait réaffirme ses ambitions

Le plan de filière, c’est du concret, donne à voir le Cniel.

Les quatre « collèges » (production, coopération, industrie, distribution) constituant l’interprofession laitière (Cniel) se sont réunis, le 14 janvier à Paris, pour faire le point sur le plan de filière – « France Terre de Lait » – élaboré, il y a deux ans, à l’occasion des Etats généraux de l’alimentation (EGA). Avant d’entrer en réunion, les présidents des différents collèges ont affiché, devant la presse, leur volonté d’aller de l’avant. Un consensus se dégage autour de quelques grandes thématiques : assurer le renouvellement des générations d’éleveurs en renforçant l’attractivité du métier ; offrir davantage de visibilité aux opérateurs grâce à des indicateurs économiques et à une plus grande transparence dans les relations commerciales ; répondre aux attentes nouvelles des consommateurs (montée en gamme des produits, proximité, pour « donner un sens » à l’acte d’achat). « Nous ouvrons notre filière et nous montrons ce que nous faisons », résume Thierry Roquefeuil, président du Cniel et de la FNPL.

Des objectifs chiffrés pour 2025

En pratique, plusieurs ambitions inscrites dans le plan de filière ont déjà trouvé leur traduction concrète, a montré Caroline Le Poultier, directrice générale du Cniel : entrée de la distribution et de la restauration au sein de l’interprofession à l’été 2019, création d’un réseau des organisations de producteurs (OP), élaboration d’un référentiel sur le « lait de pâturage », d’indicateurs de bien-être des vaches laitières ou d’un cahier des charges sur l’alimentation des animaux sans OGM (quasi finalisé).

Des « Objectifs 2025 » sont également affichés en termes de performance économique et sociale (« 55% de fermes en mesure de rémunérer leurs exploitants au-delà du salaire net médian français », contre 26% en 2016), de performance sanitaire (« 100% des livraisons de lait contrôlés en antibiotiques » lors du ramassage, contre 21% en 2016), de performance alimentaire ou environnementale (réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre en élevage (1), et de 15% à l’aval de la filière).

EGA : « le compte n’y est pas » (Didier Guillaume)

Toutes ces actions seront réexpliquées à l’occasion du prochain salon de l’agriculture (SIA), du 22 février au 1er mars 2020, Porte de Versailles à Paris. Thème retenu cette année : « L’agriculture vous tend les bras » – preuve que la question du renouvellement des générations dépasse la seule filière laitière.

A l’occasion de la présentation du SIA 2020, le 14 janvier, Didier Guillaume a annoncé que le bien-être animal ferait l’objet d’« annonces dans les trois mois ». Le ministre a également redit que « le compte n’y est pas » en matière de rémunération des agriculteurs. Mais, selon lui, il est trop tôt pour conclure à un échec des EGA dans la mesure où les ordonnances et décrets d’application de la loi sont sortis au printemps 2019, soit après la fin des négociations commerciales annuelles. « Si ça ne marche pas cette année, nous y reviendrons », a promis Didier Guillaume.

Benoît Contour

(1) Le premier appel à projets France Carbone Agri est ouvert jusqu’au 31 janvier 2020. Les dossiers retenus devraient être dévoilés au SIA, de même que les acheteurs de crédit carbone.

A lire également :

Bien-être animal : un contrôle technique tous les deux ans (14 juin 2019)

Pour une production laitière responsable (EMB, 16 janvier 2020)

Lisez également

Les charges baissent moins vite

En septembre 2024,  selon Agreste, le prix d'achat des intrants agricoles continue de baisser, avec une diminution de 0,6 % par rapport au mois précédent (après une baisse de 0,9 % en août 2024).