Interpellé par les producteurs de viande bovine sur la gestion de la crise liée au covid-19, le ministre de l’agriculture va réunir les acteurs de la filière « dans les jours qui viennent ».
La filière bovine française « doit impérativement faire évoluer son modèle. Il est faux de laisser croire que l’intervention publique, quelle que soit sa forme, puisse pallier à une organisation économique structurellement déséquilibrée », écrit Didier Guillaume dans un communiqué du 4 mai. « Mais les pouvoirs publics ont leur mot à dire, et je vais le dire avec force à l’ensemble des acteurs, sur l’organisation d’une filière aussi stratégique pour l’alimentation de nos concitoyens », ajoute le ministre qui entend réunir, « dans les jours qui viennent, l’ensemble des acteurs de la filière (…) et voir comment la transparence, et les efforts faits par chacun des maillons de la chaîne, auront comme conséquence une meilleure répartition de la valeur, en permettant aux éleveurs de vivre décemment de leur travail. »
Didier Guillaume observe que « la rémunération s’est encore dégradée lors de ces deux derniers mois. Pire, dans le contexte actuel de crise, alors que les achats des ménages augmentent et se portent davantage sur la viande hachée fraîche (+ 35 %) ou surgelée (+ 55 %), les cotations entrées abattoirs proposées aux éleveurs baissent encore, avec des intensités différentes qu’il s’agisse de races à viande ou de vaches laitières réformées. Cette mécanique perdante n’est ni admissible, ni soutenable pour les éleveurs, comme pour toute la filière viande française à très court terme. »
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