La décapitalisation va se poursuivre

Les prix des gros bovins devraient rester élevés, « au moins au premier semestre » 2022.

FranceAgriMer a publié, le 25 février, son analyse annuelle des Marchés des produits laitiers et carnés. Au chapitre des perspectives pour 2022, « la décapitalisation des cheptels laitier et allaitant devrait se poursuivre. Si cette décapitalisation n’opère pas d’accélération notoire, les disponibilités en viande de vache devraient se réduire. La pénurie observée sur le marché du jeune bovin devrait se résorber partiellement au fur et à mesure des nouvelles mises en place sans pour autant présenter des disponibilités égales à 2021. Les abattages de gros bovins devraient donc opérer une baisse. »

« En l’absence de perspectives immédiates de baisse des cours des matières premières et de l’énergie, les coûts de production devraient rester élevés, contribuant à entretenir l’inflation des cours à la production. En contexte de plafonnement de la production européenne, le marché européen devrait rester porteur, ce qui contribuerait à maintenir les niveaux d’exportations similaires à l’année 2021. La poursuite de la reprise du secteur de la restauration hors domicile (RHD), moyennant l’hypothèse d’une maîtrise graduelle de la pandémie de Covid-19, contribuerait à la croissance des importations pour retrouver des niveaux proches ce ceux des années prépandémie. La consommation par bilan devrait ainsi rester stable pour la deuxième année consécutive. »

Dans l’UE aussi, en 2022, la production de viande bovine « devrait poursuivre son érosion parallèlement à la poursuite globale de la décapitalisation du cheptel. La spirale inflationniste autant au niveau des coûts que des prix à la production devrait perdurer au moins au premier semestre. En supposant que la pandémie de Covid-19 reste maîtrisée, la demande devrait rester dynamique. Mais en dépit d’un potentiel retour des disponibilités à l’importation, la consommation devrait rester contenue. »

Moins de veaux laitiers

Sur le marché du veau de boucherie, « les tendances de l’année 2021 pourraient se poursuivre au cours de l’année 2022. L’horizon du retour à la baisse des cours des matières premières (alimentation animale, énergie) est difficile à entrevoir. Aussi les coûts de production devraient continuer à rester élevés et à impacter les différents maillons de la filière. »

« Par ailleurs, le secteur de la RHD n’a, pour l’heure, toujours pas retrouvé son dynamisme d’avant-crise. Un rattrapage pourrait se poursuivre courant 2022 sous réserve d’une modération des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. L’inflation pourrait cependant conduire à une revalorisation des prix à la consommation qui aurait pour effet de peser sur la demande. Dans un tel contexte, les mises en place de veaux de boucherie devraient rester contenues, ce qui entraînerait les abattages de veaux à la baisse. »

« En dépit d’une poursuite de la baisse des naissances de veaux laitiers du fait de la décapitalisation du cheptel, le marché français des veaux nourrissons devrait rester excédentaire. Les fondamentaux du marché espagnol (hausse des coûts de l’engraissement) devraient perdurer, ce qui continuerait de tirer la hausse des exportations de petits veaux vers l’Espagne. Une modération de l’offre face à une demande qui se tient pourrait ainsi contribuer à la poursuite de la revalorisation de la cotation », prévoit encore FranceAgriMer.

BC

A télécharger :

Repli généralisé des abattages de bovins en février (ministère de l’agriculture, 25 mars 2022)

Le cheptel bovin au 1er février 2022 (FranceAgriMer, 21 mars 2022)

Mémento de l’agriculture française (ministère, mars 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 9 mars 2022)

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 4 mars 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 2 mars 2022)

Lisez également

Philippe Marquet président de Biolait

Installé dans la Loire, il transforme une partie de sa production en yaourts destinés à la restauration collective.