La collecte française de lait de vache restait orientée en baisse (de l’ordre de -3 % sur un an) à la mi-décembre. En parallèle, Bruxelles a revendu d’importantes quantités de poudre de lait écrémé. « Le marché des produits laitiers prend une tournure davantage équilibrée en termes d’offre et de demande », résume le Cniel.
La collecte française de lait de vache a reculé de 3,7 % en octobre 2018 par rapport à octobre 2017, a indiqué le ministère de l’agriculture dans une publication Agreste mise en ligne le 14 décembre. Pour novembre, les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer confirment et amplifient cette tendance : -4,9 % la 1e semaine, -4,3 % la 2e semaine, -4 % la 3e semaine, -4,6 % la 4e semaine (dont -10,4 % en Bourgogne-Franche-Comté) et -4,1 % la semaine débutant le 26 novembre. Le mois de décembre a démarré sur les mêmes bases, même si le décrochage par rapport à 2017 tend à s’atténuer : -3,7 % la semaine du 3 décembre, -3,6 % la semaine du 10 décembre et -2,7 % la semaine du 17 décembre. Cette tendance à la baisse de la production laitière française « devrait se poursuivre au cours des prochains mois en raison du manque de stocks fourragers dans de nombreuses régions », prévoit Benoît Rouyer, économiste au Cniel (interprofession laitière) dans une vidéo mise en ligne le 20 décembre. On peut relever, à cet égard, que la production d’aliments composés bovins a progressé de 12,1 % en octobre (+ 19,8 % en Bretagne), ainsi que l’indique la note mensuelle de conjoncture diffusée le 20 décembre par les fabricants d’aliments.
Le stock de poudre divisé par 4
La Commission européenne a remis sur le marché plus de 60 000 tonnes de lait écrémé en poudre le 13 décembre, à l’occasion de ce qui apparaît comme « la plus grande vente depuis le lancement des adjudications publiques en décembre 2016 ». Du coup, le stock public de l’UE revient aux environs de 100 000 tonnes, contre 378 000 tonnes au début 2018.
« Les derniers rapports de l’UE sur le marché des produits laitiers publiés par l’Observatoire du marché du lait cette semaine mettent en évidence une demande accrue et des prix du lait à la ferme satisfaisants, autour de 36 c/kg, reflétant une situation de marché que la gestion prudente des stocks a contribué à maintenir à l’équilibre », se félicite la Commission dans un communiqué du 14 décembre. Précisément, le prix moyen du lait à la production dans l’UE s’est établi à 35,9 c/kg en octobre, un chiffre en progression de 3,1 % en un mois. Dans le même temps, le lait écrémé en poudre a renchéri de 4,5 % pour atteindre 167 €/q alors que les prix du beurre (464 €/q), de la poudre grasse (270 €/q) et du cheddar (314 €/q) cédaient 1 % à 1,5 %.
« Perspectives plutôt favorables sur le 1er semestre 2019 »
« Le marché des produits laitiers prend une tournure davantage équilibrée en termes d’offre et de demande, résume Benoît Rouyer (Cniel). Les perspectives semblent plutôt favorables sur le 1er semestre 2019 mais la situation d’ensemble dépendra également du résultat des négociations avec la grande distribution qui se clôturent à la fin du mois de février ».
BC
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A consulter :
La collecte recule encore en novembre 2018 (ministère de l’agriculture, 15 janvier 2019)
Les prix du lait en France et en Europe en novembre 2018 (Commission européenne, 7 janvier 2019)
Tableau de bord hebdomadaire de FranceAgriMer (4 janvier 2019)
Tableau de bord hebdomadaire de FranceAgriMer (28 décembre 2018)
Tableau de bord hebdomadaire de FranceAgriMer (21 décembre 2018)
Tableau de bord hebdomadaire de la conjoncture laitière (FranceAgriMer, 14 décembre 2018)
Baisse de la collecte de lait de vache en octobre 2018 (ministère de l’agriculture, 14 décembre 2018)
A visionner :
Conjoncture laitière : forte baisse des stocks d’intervention de poudre de lait écrémé (Cniel, 20 décembre 2018)