Le sort s’acharne sur la collecte

Depuis le début septembre, la collecte se situe, chaque semaine, 4 à 7 % en dessous de son niveau de 2022. Les tempêtes et inondations récentes compliquent la donne, constate l’Idele.

La collecte de lait de vache a chuté de 6 % sur un an durant la première quinzaine de novembre (semaines 44 et 45), indiquent les sondages hebdomadaire de FranceAgriMer publiés les 14 et 21 novembre.

Comme la semaine précédente, tous les bassins laitiers restent dans le rouge en semaine 45 (6 au 12 novembre). Par ordre alphabétique : -10,4% sur un an en Auvergne-Rhône-Alpes, -7,4% en Bourgogne-Franche-Comté, -6,2% en Bretagne, -10,9% en Centre-Val de Loire, -3,1% dans le Grand Est, -6,1% dans les Hauts-de-France/Ile-de-France, -4,8% en Normandie, -8,5% en Nouvelle-Aquitaine, -12,5% en Occitanie Paca, -3,3% en Pays de la Loire.

Incidents climatiques… 

« Dans ce contexte de fort repli de la collecte, des signes d’amélioration étaient pourtant attendus cet automne », note l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa lettre économique mensuelle (1). « Les fourrages récoltés en quantité se révèlent très lactogènes. Également, au 1er octobre 2023, un moindre recul du cheptel laitier a été observé (-1,9%/2022) dans la continuité de ces derniers mois. Les éleveurs semblent garder davantage leurs vaches et donc moins réformer (chute des abattages en octobre de -11%/2022). Le maintien du prix du lait à un niveau jusque-là plus élevé que l’an passé et le prix des charges stabilisé incitent les éleveurs à conserver des vaches. Toutefois, ces signes d’amélioration ont été repoussés par deux événements inédits : tempêtes et inondations d’une part, maladie hémorragique épizootique d’autre part. »

« Tout début novembre, le passage de la tempête Ciaran dans l’ouest (Bretagne et Manche) et le nord de la France (Pas de Calais) suivi d’une autre tempête et d’inondations dans le Pas-de-Calais ont lourdement impacté les agriculteurs. Les perturbations liées à la tempête ont entrainé des coupures d’électricité entravant la traite, la conservation du lait ou encore la distribution de l’alimentation. Les inondations ont causé la défaillance de robots de traite et endommagé des salles de traite. Des bâtiments d’élevage ont été inondés, des cheptels ont dû être relocalisés. Des stocks de paille ont été noyés tandis que des silos de fourrages se sont trouvés immergés. À plus long terme, les répercussions sanitaires telles que le stress, le froid, les conditions humides propices aux mammites, mais aussi l’accès à l’eau potable et les conditions de traite auront inévitablement une influence sur la productivité par vache impactant ainsi la production laitière dans ces zones. A l’heure actuelle, il est difficile de chiffrer les conséquences de ces intempéries, mais leur impact se fera sentir sur la collecte nationale de novembre », note encore l’Idele.

et sanitaires

« Autre phénomène qui sévit dans le sud-ouest de la France : la maladie hémorragique épizootique (MHE), maladie virale non contagieuse, transmise par les moucherons Culicoïdes. La MHE infecte principalement les bovins et les cervidés. La maladie progresse vers le nord de la France, elle a désormais atteint la Vendée. Les effets sont très variables. Des vaches peuvent être malades sans symptôme. Dans d’autres cas, de la fièvre, de l’inappétence, des lésions, des boiteries apparaissent. Des élevages laitiers de Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et des Landes sont touchés. Lorsqu’une vache est infectée, elle peut perdre la quasi-totalité de sa production laitière. D’après les spécialistes, la durée de la maladie est estimée à environ un mois, mais la récupération de la productivité antérieure à l’infection s’avère complexe. La mortalité annoncée à moins de 1% serait plus élevée », toujours selon l’Idele.

BC

(1) Tendances lait viande n° 355, 21 novembre 2023

 

 

 

 

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