En réaction à « l’explosion des charges » et à un « prix du lait atone », la FNPL demande un « droit de suite de la loi EGAlim ».
« Non monsieur Leclerc, la hausse des charges n’a rien d’une spéculation de la part des producteurs de lait. Ne criez pas au loup avant même l’ouverture des négociations commerciales 2022 », écrit la FNPL dans un communiqué du 1er septembre. « Depuis le début de l’année, nous assistons à une flambée des prix des aliments, de l’énergie, des engrais et des services sans précédent depuis 2010. L’indice Ipampa lait de vache est à + 8,1 % sur un an quand le prix du lait n’a progressé que de 1,5 %. Cette augmentation impacte significativement les trésoreries des fermes laitières, remettant en question la pérennité du métier pour un grand nombre d’éleveurs. Certains osent s’exprimer sur leur situation, leur épuisement et le ras-le-bol face au manque de perspectives et de rémunération. Plusieurs déclenchements de l’aide à la prévention des suicides la semaine dernière pour le seul département de la Dordogne témoignent de la situation. »
« Depuis 2018, la FNPL travaille sans relâche pour la prise en compte du prix de revient dans les formules de prix du lait payé jusqu’aux producteurs. L’année 2019 avait suscité de l’espoir, une première marche ayant été franchie. Las, depuis cette période, les opérateurs économiques (transformateurs et distributeurs) freinent des quatre fers et ont même récupéré les euros accordés aux éleveurs. »
« Urgent d’agir »
« Cette explosion des charges vient mettre en évidence l’impérieuse nécessité du respect entier et immédiat de la loi EGAlim de 2018. La situation ne serait pas aussi critique si le lait destiné à la France était réellement payé au moins au niveau de l’indicateur de prix de revient dont le calcul a été élaboré et validé à l’unanimité par l’interprofession. »
« Répondant à la sollicitation du Président de la République, la FNPL s’est mobilisé, a travaillé à la création d’un plan de filière intégrant la construction du prix en marche avant. La FNPL appelle maintenant les pouvoirs publics à exiger de tous les opérateurs de l’aval laitier un droit de suite sur l’application de la loi EGAlim. La situation des producteurs de lait ne leur permettra pas d’attendre l’entrée en vigueur de la proposition de loi Besson-Moreau (EGAlim2). La colère gronde dans les campagnes, il y a urgence à agir ! Le drame de la désertification économique et la fin de l’entretien de nos campagnes ne sont pas encore inéluctables », conclut le communiqué.
BC
A télécharger :
La conjoncture laitière au 23 août 2021 (Cniel, 3 septembre 2021)
Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 3 septembre 2021)