« La bonne santé de l’agriculture »

« Les exploitations dégagent du résultat et investissent », constate le Crédit Agricole. Les élevages bovins aussi.

L’année 2022 et le premier semestre 2023 battent des records en termes d’attribution de crédits, ont témoigné les dirigeants du Crédit Agricole de Bretagne, le 12 septembre au Space. Au niveau national, l’année 2022 représente une nouvelle année record avec 9,3 milliards d’euros (Md€) de prêts accordés (+ 13 %). Le premier semestre 2023 est encore en progression avec 4,5 Md€ de prêts accordés (+ 12,8 %).

« Pour la dixième année consécutive, le niveau de prêts accordés en 2022 au secteur agricole en France dépasse la barre des 7 Md€ », souligne le Crédit Agricole dans un communiqué. « À l’exception des filières volailles et porcines, toutes les autres sont concernées par cette hausse de demandes de crédits, en forte augmentation dans les filières viticulture, céréales et mixtes. Le matériel agricole, premier poste en bien financé, est en progression de presque 12 %. Les acceptations AGILOR atteignent 4,7 Md€ (+ 20 % comparé à 2021). Ce bond s’explique en grande partie par la hausse des prix des matériels. Le nombre de dossiers progresse, lui, de 2 % seulement. Les encours de crédit s’élèvent à 52,7 Md€ (+ 4,2 %), portés par l’activité des crédits à moyen long terme. Les crédits à court terme connaissent en revanche une légère diminution ».

En Bretagne, les crédits accordés par les caisses régionales progressent de 2,1 % en 2022 pour atteindre 846 M€. Cette évolution est « portée principalement par la filière laitière (+ 31 %) » alors que « les filières fruits, légumes, porcins et volailles sont en recul ».

Les élevages laitiers « modernisent leurs outils »

« Le premier semestre 2023 se caractérise par la poursuite du dynamisme dans les réalisations de prêts avec 4,5 Md€, soit une augmentation de 12,8 % par rapport à 2022 », note le Crédit Agricole. « Cette hausse est principalement portée par les filières bovines (lait et viande), mixtes et viticultures. Les encours de crédits augmentent, eux, de 3,5 % (54,5 Md€). »

« Le premier semestre poursuit la tendance observée en 2022 pour les Caisses bretonnes qui enregistrent une augmentation de 12,8 % des crédits accordés, portée par les filières lait et mixtes. Malgré une augmentation des prix dans les aliments pour animaux et l’énergie, les tarifs élevés dans la filière lait permettent aux exploitants agricoles de continuer à investir dans la modernisation de leurs outils. Aussi, les investissements sont stables avec 473 M€ de prêts accordés. L’encours de prêt suit avec une progression de + 2,5 % (4,9 Md€). »

Le photovoltaïque séduit

« Le contexte de ces six derniers mois, marqués par la flambée du prix de l’énergie, a poussé les entreprises à l’autoproduction avec, en priorité, le photovoltaïque. Les filières en amont, elles, ont profité d’une situation plus favorable grâce à des prix payés à un niveau historique, notamment en lait et en porc. Les activités en aval, en revanche, vont devoir s’adapter à une situation de surcapacité due à une baisse des cheptels. »

« Ces problématiques n’empêchent pas les jeunes de s’installer et les Caisses de Bretagne du Crédit Agricole ont accompagné 125 jeunes agriculteurs, soit un peu plus de la moitié des installations, avec un modèle d’agriculture toujours plurielle, dont 25 % en circuit-court », précise encore la banque verte.

BC

Photo Crédit Agricole (de G à D) : Frédéric Le Coz, directeur marché agriculture au Crédit Agricole en Bretagne ; Michèle Guibert, secrétaire générale du Crédit Agricole en Bretagne ; Jean-Jacques Deniel, président de Crédit Agricole en Bretagne ; Jean-Christophe Roubin, directeur du marché agriculture Crédit Agricole SA.

A télécharger :

La décarbonation des filières animales (Crédit Agricole, 17 oct. 2023)

Coût des opérations culturales 2023 (Chambres d’agriculture, août 2023)

Lisez également

Le prix du lait progresse moins vite en France

En octobre, selon Bruxelles, le prix moyen du lait dans l’UE s'est établi à 51,71 €/100 kg, enregistrant une hausse par rapport à septembre (49,61 €/100 kg).