Les belles années du revenu agricole

Le résultat par actif non salarié a progressé de 36,3 % en 2022 (après + 53,3 % en 2021), selon les données provisoires dévoilées par l’Insee. Soit un doublement en deux ans.

L’envolée des prix agricoles à travers le monde a profité à la ferme France, dont les livraisons en 2022 augmentent de 17,4% en valeur, montre le Compte prévisionnel de l’agriculture publié le 15 décembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Une bonne année en suit une autre dans la mesure où le revenu agricole 2021 (1) avait fait un bond de 53,3% en moyenne pour s’établir à 41 165 € : 35 931 € en bovins lait (+36%), 20 444 € en bovins viande (+36%) ou encore 57 114 € en céréales et oléo-protéagineux (+205%), révèle également l’Insee.

Des céréales rares et chères

En 2022, « la production végétale (hors subventions) progresse globalement de 3,1% en volume, mais les évolutions sont très différenciées selon les produits. Sous l’effet des conditions météorologiques estivales défavorables, la production de céréales est inférieure de 10,9% en volume à celle de 2021. Le recul atteint 29,2% pour le maïs, pénalisé par de faibles rendements, après la très bonne récolte 2021. La baisse est également prononcée pour les protéagineux (-21,3%). Seule la récolte d’oléagineux s’accroît, en raison d’une extension de la surface cultivée en colza. Avec la baisse des rendements, la production diminue également pour les betteraves (-10%) et les pommes de terre (-9,2%). »

« En 2022, les prix de la production (hors subventions) s’apprécient à nouveau fortement pour les produits végétaux (+15,1%), en particulier les céréales (+33,2%). Seuls les prix du vin reculent (-1%), du fait des vins de table et de pays et des appellations autres que le champagne. Cet enchérissement de la production végétale est consécutif aux prix élevés des intrants, en particulier ceux des engrais et des produits énergétiques. De plus, au niveau mondial, l’offre de céréales est perturbée par le conflit en Ukraine, les mauvaises récoltes survenues au Canada en 2021, dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie en 2022, et par les restrictions d’exportations adoptées en Inde. »

Repli général des productions animales

« La production animale (hors subventions) se replie en volume (-3,4%). Elle baisse sensiblement pour les veaux (-5,5%) et les porcins (-4,4%), mais plus modérément pour les bovins (-1,8%). Le recul est particulièrement marqué pour les volailles (-13%). La production fléchit nettement moins pour les œufs (-1,8%) et le lait (-1,1%). En France comme en Europe, le cheptel bovin diminue tendanciellement depuis 2016, première année de la fin des quotas laitiers. Les volailles sont touchées par le retour de l’épizootie d’influenza aviaire. Dans le même temps, la demande est dynamique, en particulier pour les bovins, les produits laitiers et les œufs. »

« Le prix de la production animale (hors subventions) s’accroît fortement (+21,5%). La hausse concerne tous les produits : porcins (+24,4%), bovins (+22,1%), veaux (+13,4%), volailles (+19%) et lait (+17,7%). Elle est particulièrement élevée pour les œufs (+67%), en raison d’une très forte demande. Là encore, les coûts des intrants, énergie et alimentation animale, se répercutent sur les prix des produits au sein de marchés déséquilibrés. »

Moins d’achats d’aliments

Premier poste de dépense des éleveurs, « les achats d’aliments pour animaux (hors produits agricoles intraconsommés) progressent de 11,6% en valeur. Leurs prix augmentent fortement (+22,1%), suivant l’évolution du prix des céréales. Les difficultés à nourrir les bêtes ont pu amplifier les ventes du cheptel, aussi les dépenses d’achats pour animaux diminuent sensiblement en volume (-8,6 %). »

« Les prix de l’énergie s’accroissent de 39,1%, après la hausse déjà forte de l’année précédente (+20,7%). La facture énergétique des exploitations s’alourdit de plus d’un tiers (+33,6%). Liés aux prix du gaz, les prix des engrais et amendements bondissent de 78,4%. Cette hausse exceptionnelle résulte des effets successifs de la reprise économique avec la sortie du confinement, puis du conflit en Ukraine. Pour la troisième année consécutive, leur recours diminue en volume (-16,6% en 2022 et -27,3% depuis 2019). Sous l’effet de la hausse des prix, les achats d’engrais et amendements progressent néanmoins de 48,8% en valeur en 2022. »

Moins d’actifs et de subventions

Les subventions d’exploitation diminuent en 2022 (-0,5 Md€ à 8,1 Md€) du fait de l’arrêt des versements du fonds de solidarité Covid. « En prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs augmenterait de 18,2% en 2022. Comme l’emploi agricole continue tendanciellement de décroître (-0,9% en 2022), la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif croîtrait de 19,2% en 2022. En termes réels (déduction faite de l’inflation, NdlR), elle progresserait de 16,4%, après 11,5% en 2021. »

BC

(1) Mesuré par le revenu courant avant impôts par équivalent temps plein non salarié (RCAI/ETP).

A télécharger :

Le compte prévisionnel de l’agriculture en 2022 (ministère de l’agriculture, 15 déc. 2022)

Bilan conjoncturel 2022 (Insee, 15 déc. 2022)

Compte social prévisionnel 2022 (ministère de l’agriculture, 15 déc. 2022)

Le revenu agricole en hausse de 53 % en 2021 (Insee, 15 déc. 2022)

Evolution du revenu agricole depuis 30 ans (CGAAER, 16 déc. 2022)

Des résultats en hausse dans un contexte tumultueux (Chambres d’agriculture, 22 déc. 2022)

LES REACTIONS

« Un résultat attractif à consolider en 2023 » (FNSEA)

« Les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture pour l’année 2022 sont parus ce jour. La FNSEA se félicite de l’amélioration du résultat brut de la branche agricole de 22 %, retrouvant son niveau du début des années 1980. La bonne tenue des prix de vente mondiaux et français a permis de mettre fin à une décennie de revenus médiocres pour la branche agricole. Le résultat agricole redevient attractif et incitatif pour les agriculteurs, qui doivent vivre de leur métier d’entrepreneur. »

« Afin de pérenniser leur activité, il est nécessaire que ces chiffres restent sur une tendance positive dans le long terme et dans toutes les régions et secteurs de production, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui : le résultat moyen national haussier masque une grande variabilité entre territoires et entre filières. »

« Cette situation tient en grande partie aux effets conjoncturels de reprise post-Covid et d’emballements des marchés des céréales après que la Russie a envahi l’Ukraine. Ainsi, le résultat de 2022 reste fragile. D’une part, l’agriculture reste soumise aux prix des marchés mondiaux, qui sont très volatils et pourraient se retourner au moindre changement géopolitique ; ceci, combiné aux normes qui se durcissent encore, et à des charges qui explosent, conduirait à un « effet ciseau » dévastateur pour l’économie des agriculteurs. D’autre part, l’agriculture est très touchée par le dérèglement climatique, qui a fortement réduit les rendements des cultures végétales, y compris fourragères. En conséquence, la décapitalisation dans les secteurs de l’élevage se poursuit. Ces enjeux climatiques sont préoccupants pour la souveraineté alimentaire. »

« Dans un contexte géopolitique bouleversé par la guerre en Ukraine et des prix de plus en plus volatils, il est impératif de permettre aux agriculteurs de tirer un revenu décent de leur activité, et d’avoir des sécurités et une vision au long-terme de leur activité. Les messages politiques ne doivent plus se contredire, l’alimentation doit redevenir un enjeu majeur pour la France. Ainsi, les agriculteurs pourront continuer à produire une alimentation de qualité rémunérant de manière juste leur activité de chef d’entreprise. »

« Une croissance qui masque de grandes inquiétudes » (Coordination rurale)

« L’année 2022 a été marquée par la guerre en Ukraine, une sécheresse inédite, un déficit pluviométrique historique et une nouvelle crise de grippe aviaire. En dépit de ces facteurs, dans l’ensemble, la production agricole en volume renoue avec la croissance (+ 0,8 %), selon les chiffres présentés par la Commission des comptes de l’agriculture (CCAN). La CR demeure cependant très prudente quant à l’apparente bonne santé de la branche agricole en 2022. »

« En effet, l’augmentation en volume 2022 est minime, et elle ne compense que tout juste la baisse de l’an dernier et pas du tout les baisses des années précédentes. De plus, toutes les productions n’ont pas vécu l’année de la même manière. Alors que nous notons un fort ralentissement en volume pour les céréales (- 10,9 %) et les pommes de terre (- 9,2 %), la production globale 2022 a bondi de 32,2 % en viticulture et de 21,8 % en fruits par rapport à 2021. »

« Néanmoins, la grande inquiétude porte sur les consommations intermédiaires (aliments, énergie, engrais) dont les volumes utilisés sont en baisse du fait d’une hausse spectaculaire des prix. Si la production 2022 a encore pu bénéficier des achats réalisés en 2021 à des prix plus raisonnables, que se passerait-il si les agriculteurs connaissaient une inversion des prix du marché ? »

« En l’absence de perspectives claires sur les prix, et face à des consommations intermédiaires dont les prix explosent, certains agriculteurs se passent déjà par exemple d’engrais (volumes utilisés : – 16,6 % et prix : + 78,4 % en 2022). Ils auront probablement une récolte moindre, plutôt que de prendre le risque d’avoir une récolte qui coûte cher et qui soit mal valorisée. »

« Si l’on peut se réjouir des hausses de valeur et de prix généralisées à court terme, il faut nuancer ce constat et prendre en considération les baisses de volumes en élevage, lesquelles traduisent une érosion inquiétante du cheptel. Cette décapitalisation, additionnée aux baisses de production en grandes cultures passées et possiblement à venir, font peser de lourds risques sur l’équilibre des productions, et surtout, sur notre souveraineté alimentaire. »

« Une situation en trompe-l’œil » (Confédération paysanne)

Les chiffres présentés lors de la commission des comptes de l’agriculture de la nation « montrent des prix de production favorables à de fortes hausses de revenu en 2022. Après la reprise forte post Covid 2021, l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine a entrainé une bulle spéculative provoquant une hausse des prix agricoles qui profite à toutes les productions. »

« Quels que soient les volumes de production affectés ou non par les conditions climatiques difficiles de 2022, toutes les productions profitent de la hausse de prix des produits et voient leur valeur ajoutée augmenter fortement en 2022 (augmentation de la valeur ajoutée brute de 18 % en 2021 et de 19,2 % en 2022). Mais ces chiffres dissimulent des situations extrêmement diverses et parfois très compliquées. »

« Face à cette augmentation notable, il faut regarder ce qu’il y a derrière les chiffres avant de se réjouir trop vite. Tout d’abord, il nous faut redire que ces comptes sont agrégés et ne montrent absolument rien de la diversité de l’agriculture : taille des fermes, modes de production, circuits de commercialisation. »

« Ensuite, la question reste posée de la dépendance de l’agriculture française face à l’augmentation du prix des intrants qui est décalée dans le temps mais qui va inévitablement toucher les productions agricoles (augmentation de 78 % du prix des engrais et des amendements, de 22 % de l’aliment pour bétail et de 39 % de l’énergie). Enfin, la question climatique pèse toujours fortement sur l’agriculture : si les conditions climatiques défavorables en 2022 ont été absorbées par la hausse des prix, il n’en sera pas toujours de même. »

« Autre problème, la répercussion de la hausse des prix agricoles aux consommateurs qui souffrent de l’inflation et dont les dépenses alimentaires sont souvent les premières victimes de la baisse du pouvoir d’achat. On l’a vu cette année, avec une diminution notable des achats en circuits courts ou sur des produits de qualité. »

« Enfin, tout cela ne change rien aux injustices majeures des politiques agricoles qui sont menées depuis cinquante ans, avec des rentes de situation inacceptables pour les grandes exploitations qui profitent à la fois de la hausse des prix et des plus hauts versements PAC, sans dégressivité ni plafonnement. Une politique qui oriente véritablement l’agriculture vers plus d’autonomie, plus d’adaptabilité face aux bouleversements climatiques, est plus que jamais nécessaire. »

« De bons résultats mais un avenir incertain » (Chambres d’agriculture)

En 2022, « l’agriculture française a été prise dans les remous de l’inflation comme l’ensemble de l’économie française et elle a été particulièrement touchée par la hausse du coût de l’énergie et des engrais (dont les prix sont liés au prix du gaz). Cependant, la hausse des prix agricoles compense largement ce surcoût et les résultats de la branche agricole progressent nettement. Soulignons qu’il s’agit là de données macroéconomiques et on ne peut conclure que toutes les exploitations agricoles sont dans une situation économique avantageuse. »

« Le compte de l’agriculture nationale 2022 se solde donc par des hausses des indicateurs de résultats : la valeur ajoutée brute (y compris les subventions) progresse de 15,4 % entre 2021 et 2022 (16,4 % par actif) ; le résultat branche (valeur ajoutée, charges salariales, intérêts, charges locatives, impôts sur la production) augmente de 19,7% (21,9 % par actif non salarié). Mais ces résultats positifs apparaissent dans un contexte très difficile de guerre entre la Russie et l’Ukraine et de réchauffement climatique qui imprime sa marque sur l’activité agricole nationale. »

« Selon les dernières estimations du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le conflit a conduit plus de 14 millions de personnes à fuir l’Ukraine. Sur le plan économique, la guerre a provoqué une hausse des prix de l’énergie et des engrais (dont l’Ukraine est un grand producteur) et une chute de l’offre mondiale de céréales (la région est une zone de productrice majeure). Les prix de ces produits ont connu une hausse extrême et cela s’est vu dans l’économie agricole nationale. »

« En 2022, des vagues caniculaires durant l’été et une sècheresse sévère en France ont conduit à une baisse des rendements et des productions en grandes cultures, à l’exception des oléo-protéagineux, et à un déficit fourrager qui ont pénalisé les productions animales (notamment laitières). Heureusement, cela a eu un impact limité sur la viticulture et l’arboriculture dont les productions atteignent de bons niveaux. »

« Tous ces évènements conduisent à des mouvements de volume et de prix de production extrêmes dans l’agriculture française, et se soldent, in fine, par une hausse de la valeur de la production et de la valeur ajoutée de la branche. Mais, derrière ces hausses de résultat, il n’y a que des facteurs d’instabilité. Et on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. »

« La rentabilité s’améliore » (Marc Fesneau)

À l’issue de la présentation des données économiques de 2021 et 2022 par la Commission des comptes de l’agriculture de la nation, le 15 décembre, le ministre, Marc Fesneau, a salué « les bons résultats de l’agriculture, marqués par des productions agricoles en hausse, une amélioration de la rentabilité des exploitations et de la profitabilité de l’activité agricole. Ces données témoignent du dynamisme de la ferme France. »

En 2022, constate le ministère de l’agriculture, « la hausse des prix, malgré une quasi-stabilité de la production en volume, favorise une augmentation moyenne de la production agricole en valeur. En 2022, la production agricole en volume est quasi stable (+0,8 %). Le redressement des productions végétales (+3,1% après -0,1% en 2021) recouvre des situations très contrastées selon les produits. Le rebond de la production de vins (+30,9%) et de fruits (+21,8%) après la très mauvaise année 2021 compense les baisses des récoltes de céréales (-10,9%) et de pommes de terre (- 9,2%), liées notamment aux épisodes de sécheresse. Les volumes des productions animales sont en baisse (‑3,4%). La diminution des cheptels de gros bovins ou de porcins se poursuit en 2022, tandis que la production de volailles baisse de 13,0% dans un contexte de nouveau marqué par l’épizootie d’influenza aviaire. »

En 2022 toujours, « les prix moyens augmentent nettement (+16,5%). La hausse des prix concerne de nombreux produits. Elle est particulièrement marquée pour les céréales (+ 33,2% après déjà + 28,8% en 2021). Après les mauvaises récoltes de 2021 au Canada, puis celles de 2022 dans plusieurs pays d’Europe et en Asie, les marchés sont déstabilisés depuis février 2022 par les effets du conflit en Ukraine et les restrictions d’exportation adoptées en Inde. La hausse des prix est également forte pour les pommes de terre. Enfin, cette hausse des prix concerne aussi les productions animales (+21,5%), sous l’effet notamment de hausses des coûts de production. Au total, la production agricole en valeur, hors subventions, augmente en 2022 comme elle l’avait fait en 2021 (+17,4%, après +7,7% en 2021). Cette hausse de la production en valeur est portée principalement par les hausses en valeur des productions viticoles et céréalières et par celles des productions animales. »

« Dans le même temps, les consommations intermédiaires de la branche agricole augmentent plus fortement en 2022 en valeur, de 12,4%. Cette augmentation s’explique, là encore, par des hausses de prix. Elles sont particulièrement marquées pour les engrais et amendements (+78,4%), pour l’énergie (+39,1%) et pour l’alimentation animale (+24,5%). Les volumes consommés diminuent (-4,8%) pour l’ensemble des consommations intermédiaires, compensant légèrement les hausses de prix. Dans ce contexte de forte hausse de la production et d’accroissement plus modéré des charges, la valeur ajoutée brute de la branche agricole continue de progresser (+14,2%). »

En 2021, « malgré la crise sanitaire persistante et des événements climatiques défavorables pour certaines cultures, l’excédent brut d’exploitation (EBE) moyen par équivalent temps plein (ETP) non salarié a augmenté significativement par rapport à 2020 (+27,9%, en prix 2021 constants). Il atteint 67 130 € en moyenne en 2021. Après prise en compte des charges financières et des amortissements, le résultat courant avant impôt (RCAI) par ETP non salarié s’est élevé, pour sa part, à 41 170 €, soit +53,3% par rapport à 2020. »

« Les résultats diffèrent toutefois en fonction de la spécialisation des exploitations. La hausse des résultats a été importante pour les céréales, les oléagineux et les protéagineux (progression de l’EBE par ETP non salarié de 89,8 %) sous l’effet d’une hausse des volumes produits (notamment pour les céréales, dont les récoltes en volume ont rebondi après la faible moisson 2020) et d’une augmentation marquée des prix. L’EBE par ETP non salarié a également augmenté, mais dans une moindre mesure, dans les exploitations viticoles (+15,0%), la hausse des prix compensant la baisse des volumes vendangés liée aux conditions climatiques défavorables (en particulier les gels printaniers). Dans le contexte de l’épizootie d’influenza aviaire, le secteur avicole a été soutenu par les subventions en 2021 ; ses résultats ont aussi augmenté (+9,3% pour l’EBE par ETP non salarié). Parmi les exploitations spécialisées en production animale, les résultats ont également progressé pour les producteurs laitiers, les éleveurs de bovins viande et ceux d’ovins-caprins. À l’inverse, les résultats des filières maraîchères et porcines ont diminué. »

« De façon plus générale, les résultats des exploitations montrent d’importantes disparités. En 2021, pour un quart des exploitations, l’EBE par ETP non salarié est inférieur à 30 020 € ; à l’inverse, un autre quart des exploitations a un EBE par ETP non salarié supérieur à 87 370 €. Toutes orientations confondues, 3,4 % des exploitations ont un EBE négatif. Comme les années précédentes, les résultats les plus homogènes sont observés au sein des élevages d’herbivores ; les résultats des élevages porcins, des structures viticoles et des exploitations fruitières sont, à l’inverse, très hétérogènes. »

« Après la baisse des résultats économiques de 2020, le net rebond de 2021 a conduit à une progression importante des ressources disponibles, le solde disponible par actif non salarié s’élevant en 2021 à 35 100 € en moyenne par exploitation. Ces ressources permettent à la fois de rémunérer l’exploitant et d’investir. Le poids de l’endettement dans l’EBE a quant à lui reculé, toutes orientations productives confondues, de 7,7 points par rapport à 2020, pour atteindre 35,7%. En parallèle, le taux d’endettement (rapport des dettes sur le total de l’actif) était de 41,3% en 2021, en baisse de 1,6 point par rapport à 2020 », conclut le ministère de l’agriculture.

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