Luc Gesret, associé au sein du Gaec des Fenassiers, subit de plein fouet la crise laitière ce qui l’a conduit à effectuer de nombreux arbitrages pour économiser des intrants. Pour autant, il reste à l’affût des nouveautés et de solutions permettant d’éviter au maximum l’apparition de pathologies. « Je pense que l’élevage sans antibiotiques va se développer et peut devenir un créneau intéressant ». Son étroite collaboration avec le vétérinaire de l’élevage et sa rigueur dans l’enregistrement des données lui permettent d’appuyer ses choix sur des éléments factuels. Sur une période d’un an du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, il a traité la moitié de son troupeau Holstein avec du Imrestor, soit une cinquantaine de vaches. Puis, leurs performances ont été comparées aux autres vaches du troupeau n’ayant pas suivi ce protocole. « Honnêtement, d’un premier abord, nous n’avons pas vu de différence ». C’est souvent le lot des produits stimulant l’immunité. « C’est pour cela que c’est difficile à proposer aux éleveurs », rajoute le vétérinaire Jean-François Labbé. Les deux hommes ont alors analysé les données : les résultats sont probants et correspondent finalement assez bien aux “promesses” de l’AMM1. L’incidence des mammites a baissé de 34,4 % et ce, dès le premier mois. La proportion de vaches dépassant le seuil des 300 000 cellules au premier et au deuxième contrôle a considérablement baissé. Inversement, la proportion de vaches à moins de 100 000 cellules a logiquement progressé. Côté production, le gain au premier contrôle atteint 0,9 kg par vache et par jour chez les primipares et les multipares. Au troisième contrôle, il culmine à 1,3 kg pour les plus jeunes laitières et à 2 kg chez les Holsteins à deux mise bas et plus. En ce qui concerne la reproduction, là encore, les promesses sont également tenues. « Après les mises bas, les écoulements utérins s’avèrent plus marqués, souligne Luc Gesret, qui effectue lui-même les inséminations et le suivi de la reproduction. Pour autant, les vaches remplissent sans difficulté et l’insémination ne pose pas de souci ». Les endométrites sont plus nombreuses et s’expliquent par une meilleure vidange utérine. Pour autant, ces écoulements ne résultent pas d’une infection. Le suivi des enregistrements permet de confirmer les observations de l’éleveur. Le taux de réussite à la première insémination du lot Imrestor progresse de 8,4 % et l’intervalle entre le vêlage et l’IA fécondante diminue de 10 jours.
Le choix d’Imrestor a également permis de réduire, de façon significative, les traitements antibiotiques intramammaires et systémiques. « La demande sociétale va dans le sens de la réduction des antibiotiques et peut-être même d’une filière spécifique », souligne l’exploitant breton. L’éleveur émet toutefois une réserve concernant le protocole de soin. Le produit se présente sous forme de seringues préremplies et prêtes à l’emploi pour faciliter et sécuriser l’administration. Une première dose est injectée par voie sous-cutanée sept jours avant la date prévue de vêlage. Une deuxième injection est administrée dans les 24 heures suivant le vêlage, sachant qu’il faut compter entre trois et 17 jours entre les deux injections. « Dans notre cas, ce n’est pas trop contraignant, car, sept jours avant la mise bas, nous posons également le dispositif de détection du vêlage. Nous en profitons alors pour effectuer la première injection ». Pour le docteur Jean-François Labbé, Imrestor se révèle un bon outil pour atténuer les problèmes de cellules chez les primipares : « 40 % des jeunes vaches vêlent avec des comptages cellulaires au dessus de 150 000. Or, de manière générale, nous savons que les vaches ayant une pathologie dans les trois semaines suivant la mise bas connaîtront des problèmes tout au long de leur lactation. Le fait de pouvoir anticiper les soucis sur cette période constitue donc une très bonne opportunité. Attention, ce produit ne va pas résoudre à lui seul les mammites et ne permet pas par exemple de se passer d’utiliser des obturateurs de trayons. »
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