Le soutien à la filière bovine annoncée par le Premier ministre est perfectible dans ses modalités et insuffisant au regard de la « crise durable de l’élevage allaitant », selon la Confédération paysanne.
« Le cabinet du ministre de l’agriculture a convié, cet après-midi, les syndicats agricoles à échanger autour de l’aide d’urgence de 60 millions d’euros en faveur de l’élevage bovin allaitant annoncée par Jean Castex », fait savoir la Confédération paysanne dans un communiqué du 11 mars. Selon le syndicat, « l’aide proposée est intéressante car elle n’est pas liée aux volumes de production. Cependant, elle demeure inadaptée à la crise durable que connaît l’élevage allaitant. »
« En effet, l’État prévoit de baser le montant de l’aide sur la perte de revenus en 2020 : que vont toucher celles et ceux qui avaient déjà dégagé un revenu faible en 2019 ? Quid de la situation des fermes diversifiées qui seront exclues de cette aide car elles ne respectent pas le taux de spécialisation retenu par le ministère ? La Confédération paysanne propose une simplification drastique de cette aide, en la basant sur un forfait unique par actif, accessible à toutes les fermes ayant une activité d’élevage bovin viande et justifiant d’un revenu bas en 2020. »
« Réécrire la loi Egalim »
« Par ailleurs, si cette aide marque la reconnaissance par le gouvernement des difficultés des éleveurs et des éleveuses, elle reste insuffisante face à l’ampleur de la crise. Un véritable plan d’actions pour la filière viande bovine, articulé autour de quatre axes, doit être mis en place pour redonner des perspectives à l’élevage allaitant :
– L’arrêt de toutes les négociations relatives aux accords de libre-échange.
– La réécriture de la loi issue des États généraux de l’alimentation, afin d’interdire enfin l’achat des produits alimentaires en-dessous des prix de revient par les industriels et la grande distribution.
– Un soutien public appuyé aux initiatives de relocalisation et de reprise en main de la filière viande par les éleveurs et les éleveuses et les pouvoirs publics, via les plans alimentaires territoriaux, l’approvisionnement des cantines scolaires et l’appui aux abattoirs de proximité et mobiles.
– Une Pac réellement redistributive, qui soutient les paysan.nes et non le nombre d’hectares, et qui permet de maintenir l’élevage allaitant paysan et extensif valorisant les surfaces herbagères. »
BC
A télécharger :
Les chiffres clés de la filière bovine (FranceAgriMer, 18 mars 2021)
Les prix des bovins du 1er au 7 mars 2021 (FranceAgriMer, 15 mars 2021)