Depuis l’apparition du sérotype BTV-3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO3) en France, les éleveurs font face à une crise sanitaire d’une ampleur inédite. Le virus, particulièrement virulent, affecte la fertilité et la santé des troupeaux ovins et bovins, provoquant une baisse significative de la production laitière dans plusieurs régions. Depuis le début d’année, la FCO 3 a repris sa progression. Ainsi, le 17 avril 2025, le cap des 10 000 foyers a été recensé. Plus de la moitié des foyers sont recensés dans la Région Grand Est.
Une chute marquée de la production dans le nord et l’est
Les conséquences de l’épizootie de FCO3 se font durement sentir, notamment dans les régions du Grand Est, des Hauts-de-France et de Bourgogne-Franche-Comté, où la collecte laitière bio a chuté de plus de 15 % en janvier 2025 par rapport à l’année précédente. Les restrictions de mouvements, les pertes de cheptel, ainsi que les troubles de reproduction provoqués par le virus ont fortement perturbé les exploitations.
Un soutien d’urgence du gouvernement
Pour faire face à cette crise, le gouvernement a débloqué une enveloppe exceptionnelle de 75 millions d’euros, destinée à soutenir les éleveurs impactés par les conséquences sanitaires et économiques de la FCO. Ce dispositif comprend une avance de 25 millions d’euros pour les pertes survenues entre le 5 août et le 30 septembre 2024, avec des forfaits par animal, et un solde prévu début 2025 pour couvrir les pertes jusqu’au 31 décembre 2024 .
Grâce à la possibilité offerte par la Commission européenne d’utiliser les fonds non engagés des Programmes de Développement Rural (PDR) 2014-2022, plusieurs régions françaises mobilisent leurs ressources pour accompagner les exploitations touchées.
Hauts-de-France : un dispositif spécifique pour plus de 2 600 exploitations
Début avril, la région Hauts-de-France a lancé un programme d’aide ciblée à destination des 2 652 exploitations concernées, réparties entre le Nord–Pas-de-Calais (1 681 exploitations) et la Picardie (971 exploitations). Pour être éligibles, les exploitants doivent :
- Avoir enregistré un test positif à la FCO3 entre le 4 août et le 31 décembre 2024 ;
- Justifier d’une perte d’au moins 30 % de leur production (ovins, caprins, bovins lait ou viande).
- Un forfait par animal, plafonné à 42 000 euros par exploitation, sera attribué. Les demandes doivent être déposées avant le 15 mai 2025, via la plateforme officielle Europe en Hauts-de-France. Les aides seront versées au plus tard le 31 décembre 2025.
Grand Est : un plan d’action en trois volets
La région Grand Est, également lourdement touchée, avait annoncé en décembre 2024 un plan régional de soutien structuré en trois volets :
- Une aide d’urgence de 6,3 millions d’euros, versée directement à 1 275 exploitants, dont 1 036 jeunes agriculteurs installés depuis 2020.
- Un dispositif de test de fertilité des reproducteurs (béliers et taureaux), financé à hauteur de 95 550 euros, pour aider à la recapitalisation des troupeaux.
- Un fonds de garantie bancaire de 2,5 millions d’euros, destiné à faciliter l’accès au crédit, réduire les garanties exigées, et sécuriser le développement ou la reprise d’exploitation .