« Ensemble, arrêtons l’agribashing »

Pour Didier Guillaume, le SIA 2019 doit être l’occasion de faire taire les critiques contre l’agriculture. Plus de 600 000 visiteurs sont attendus.

Dans le prolongement de ses vœux de nouvelle année, Didier Guillaume a profité de la présentation, le 15 janvier à Paris, du Salon international de l’agriculture 2019 (du 23 février au 3 mars à la Porte de Versailles) pour lancer à un appel à « réconcilier les Français, réconcilier l’urbain et le rural, réconcilier l’agriculteur et le citoyen-consommateur. Arrêtons l’agribashing. Ce sera le sens de ma présence au salon (…) Au 20e siècle, l’agriculture a dû relever le défi du quantitatif. Au 21e siècle, elle doit relever celui du qualitatif. Y-a-t-il un seul secteur qui a autant évolué ? Je n’en suis pas sûr. La société évolue. La demande sociétale évolue. Mais l’agriculture ne peut pas toujours répondre aussi vite que le voudraient les Français. »

Le ministre s’est refusé à commenter l’appel à un lundi sans viande ni poisson lancé en début d’année par 500 personnalités, parmi lesquelles plusieurs députés de la majorité. « Je connais beaucoup de Drômois qui aimeraient faire manger de la viande à leurs enfants une fois par semaine », a-t-il sobrement fait remarquer. Les militants vegans ont-ils leur place au salon ? La réponse est venue du président du SIA, Jean-Luc Poulain : « ils sont les bienvenus s’ils sont pacifiques. Mais s’ils sont agressifs et invectivent les bouchers et les représentants de la filière viande, alors ils ne seront pas les bienvenus. Le SIA n’est pas un lieu de manifestation. »

C’est ce que doit espérer le président de la République, Emmanuel Macron, qui inaugurera le salon, sur fond de mobilisation des Gilets jaunes et de Grand débat national. Le ministre n’a pas caché sa préoccupation : « il y a encore des gens qui veulent la revanche de l’élection présidentielle. Les extrêmes se retrouvent toujours. » Didier Guillaume s’est déclaré « favorable à une place spécifique pour l’agriculture dans le Grand débat, mais on ne va pas refaire la politique agricole. » Il s’est montré plutôt confiant dans le résultat des négociations commerciales annuelles entre le secteur agricole, l’industrie alimentaire et la distribution : « c’est la première fois qu’il y a autant de contrats signés au 15 janvier. »

Benoît Contour

A télécharger : Le dossier du SIA 2019

Lisez également

Les charges baissent moins vite

En septembre 2024,  selon Agreste, le prix d'achat des intrants agricoles continue de baisser, avec une diminution de 0,6 % par rapport au mois précédent (après une baisse de 0,9 % en août 2024).