Le marché foncier en Bretagne « s’est contracté en 2022 » relève Thierry Couteller, le directeur général délégué de la Safer. « La remontée des taux d’intérêt, l’inflation et la guerre en Ukraine ont créé de l’incertitude ». Les transactions foncières baissent en nombre (33 454 ventes, –7% par rapport à 2021), en surface (55 480 ha ; – 4% par rapport à 2021), et en valeur (4 039 M€ ; -6 %). Si le secteur des maisons de campagne est particulièrement touché, à l’inverse, le marché des terres et des prairies agricoles est en légère hausse avec 9434 ventes ( +1% par rapport à 2021), soit 41 302 ha d’une valeur de 578 794 k€.
Stabilité des prix
Le prix moyen des terres libres reste stable. Il s’établit à 5 170 €/ha dans le Finistère ; 5270 €/ha en Ille-et-Vilaine ; 5 360 €/ha (-1%) dans les Côtes d’Armor et 4850 €/ha dans le Morbihan (-1%). Il existe cependant des écarts importants entre le littoral nord (-7% dans le Finistère ; – 5% dans les Côtes d’Armor), le littoral sud (Morbihan + 6% ), et la région de Saint-Malo (+ 5%). « Pour permettre aux jeunes de s’installer, la régulation des prix est indispensable » souligne Thierry Couteller. « Nous faisons beaucoup de préemptions en révision de prix, notamment sur le littoral sud où nous avions des projets à 15 000 euros l’hectare ». En 2022, la Safer Bretagne a exercé son droit de préemption sur 269 projets de ventes dont 109 avec révision de prix sur un total de 5 997 ventes sur lesquelles le droit de préemption était ouvert. « Cela représente 0,7% de l’ensemble des mutations intervenues dans l’espace rural et périurbain de la Bretagne ».
Cessions de parts sociales
En 2022, le marché des cessions de parts sociales s’élève à 641 transactions. « Ce sont 28 244 ha en propriété ou exploités en location qui ont changé de main et ont échappé à la Safer » indique Thierry Couteller. La régulation de ce marché évolue avec l’entrée en vigueur de la loi Sempastous le 1 avril 2023. Désormais, la Safer instruit ces opérations sociétaires et avise le préfet de région qui statuera. Les deux premiers dossiers ont été présentés en comité technique du Finistère. « Nous n’intervenons pas dans le cadre des cessions familiales, seulement sur les dossiers de structures importantes qui s’accaparent le foncier ». En Bretagne, le seuil d’agrandissement fixé par la loi est de 93 ha. « On verra au fil du temps si la loi est efficace mais ça va dans le bon sens » conclut Jean-Paul Touzard ».