Détente toute relative sur les intrants

Les prix de l’énergie et des engrais marquent le pas, alors que les aliments pour animaux continuent de s’apprécier.

« En juillet 2022, pour la première fois depuis septembre 2020, le prix d’achat des intrants baisse sur un mois » (-0,7%), constate le ministère de l’agriculture dans une publication Agreste du 16 septembre. En dépit de ce repli, le prix des intrants demeure néanmoins « supérieur au niveau de juillet 2021 de 29,2%, après +31,7% en juin. Ce retournement est lié notamment à la baisse sur un mois des prix des engrais et de ceux de l’énergie. » Sur un an, le prix des intrants progresse dans toutes les catégories d’exploitations agricoles, de 17,8% en viticulture à 36,6% en céréales et oléo-protéagineux, en passant par +26,1% en bovin lait et +26,2% en bovin viande.

« Après avoir baissé entre février 2019 et septembre 2020, le prix des engrais et des amendements s’est fortement redressé jusqu’à mai 2022. En juillet 2022, il poursuit une légère baisse entamée au mois précédent. Sur un an, il reste en forte hausse avec +86,4% par rapport à juillet 2021. On assiste en effet à la poursuite des tensions sur le marché mondial des engrais, alimentées par la guerre en Ukraine. Les difficultés d’approvisionnement en gaz, en disponibilité limitée et dont le prix est en forte hausse, entrainent des baisses de production d’engrais azotés chez les principaux fabricants européens, alors que les importations subissent des coûts élevés de fret. »

« Le prix de l’énergie et des lubrifiants est en nette baisse sur un mois (-7,9%) mais reste en forte hausse sur un an (+47,8%), dans un contexte d’augmentation de la production de pétrole en juin et juillet par les pays de l’OPEP et d’embargo progressif de l’UE sur le pétrole russe d’ici fin 2022. »

Plus de soja, moins de colza et de tournesol, dans l’aliment

« En juillet 2022, le prix des aliments pour animaux augmente (+1,9% par rapport à juin) et reste à un niveau nettement supérieur à celui de juillet 2021 (+29,7%), en lien avec la hausse du prix des céréales et des oléagineux. En particulier, le prix des aliments porcins augmente sur un an de 35,1%, celui des aliments pour volailles de 28,9% et celui des aliments pour vaches laitières de 27,4%. »

« En juillet 2022, avec un jour ouvrable de moins qu’en juillet 2021, la production d’aliments composés pour animaux de ferme diminue de 13,1% sur un an. Les prix augmentent fortement sur un an pour tous les aliments composés. En juillet 2022, la production d’aliments composés pour bovins diminue de 4,0% par rapport à juillet 2021. L’utilisation du mash diminue de façon plus importante que la fabrication d’aliments pour vaches laitières (-3,2% et -2,0% respectivement). En cumul sur les sept premiers mois de l’année, les aliments pour bovins sont en baisse de 3,4% par rapport à la même période de 2021. »

« En juin 2022, les incorporations d’orge (-32,1%) et de blé (-20,6%) sont en forte baisse sur un an, en lien avec l’envolée des prix (+63,1% pour l’orge et +78,7% pour le blé). La diminution des incorporations de maïs sur un an est moindre (-0,5%) : la hausse du prix du maïs est comparativement moins forte (+26,2%). Les incorporations de tourteau de tournesol (-31,9%) et de tourteau de colza (-12,1%) sont également en forte baisse sur un an. En revanche, les incorporations de tourteau de soja augmentent sur un an (+3,9 %). »

BC

A télécharger : Les fabrications d’aliments chutent de 13,1% en juillet (Snia/LCA, 22 sept. 2022)

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Installé dans la Loire, il transforme une partie de sa production en yaourts destinés à la restauration collective.