L’herbe de printemps abondante

En Normandie, une majorité d’exploitations devra sans doute faucher des surfaces initialement prévues en pâturage.

« La pousse de l’herbe est dans les normes de ce qui a été mesuré ces dernières années avec une moyenne normande de 33 kg MS/ha/j. Les stocks s’accumulent donc à une « vitesse normale » malgré des hauteurs importantes par endroits », constate Emilie Turmeau (Elvup) dans l’Observatoire normand de la croissance de l’herbe publié le 2 avril. « Au vu des prévisions météorologiques annoncées, du niveau de pâturage actuel, et de la faible portance des sols, la majorité des exploitations devra faucher des surfaces initialement prévues en pâturage. Ces fauches permettront de régulariser les stocks d’herbe sur pied. »

« Lorsque la portance de sols sera correcte, les éleveurs, dont la mise à l’herbe est retardée, auront accumulé beaucoup de stocks qu’il faudra réduire pour correctement les valoriser. Ce retour de la portance pourrait coïncider avec des niveaux de croissance forts, pour lesquels il faut en « années normales » débrayer. L’enjeu sera donc de faucher suffisamment pour retrouver un nombre de jours d’avance cohérent pour l’époque. Un point sur les stocks sur pied, au retour de la portance des sols et avant un créneau de fauche favorable, permettra de mieux estimer la surface à faucher. »

« Ces fauches ne pourront être considérées comme un équivalent déprimage puisque la hauteur de fauche ne favorisera pas le tallage des graminées. Il sera également difficile de créer un gradient de hauteurs via ces fauches, contrairement à ce que permet un déprimage. Ce gradient sera créé par le pâturage suivant. Les fauches permettront, par contre, de redonner de la lumière aux légumineuses. »

Une mise à l’herbe « chaotique »

« Un grand nombre de troupeaux bovins lait reste encore en bâtiment à cause du niveau de portance des sols. Pour les troupeaux sortis, certains sont de nouveau rentrés suite à des pluies importantes la semaine dernière. Les élevages bovins lait qui ont maintenu du pâturage sont majoritairement restés sur des sorties en journée. »

« La qualité du déprimage des premières parcelles pâturées n’est pas toujours au rendez-vous. Les hauteurs moyennes dépassent régulièrement les 5 cm et des zones de refus sont déjà visibles. Mais être plus strict aurait conduit à une dégradation des prairies encore plus importante que ce qu’on observe déjà », estime encore Emilie Turmeau.

BC

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