La maladie a été détectée dans une douzaine d’élevages depuis six mois. La proximité d’ateliers de volaille est invoquée.
« Le laboratoire national de référence (LNR) du botulisme de l’Anses Ploufragan a observé un nombre élevé d’épisodes de botulisme bovin confirmés en décembre 2019/janvier 2020 (5 élevages entre le 19/12/19 et le 17/01/20 dans 5 départements français) puis en mai 2020 (6 élevages dans la semaine du 25 au 29 mai 2020 dans 3 départements bretons et 1 suspicion en cours d’analyse) », indique le bulletin hebdomadaire de veille sanitaire du 9 juin 2020. Deux nouveaux foyers ont été confirmés en juin dans des élevages d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique, indique le bulletin de veille sanitaire du 16 juin.
« Tous les épisodes sont de type D/C (1) et, pour plusieurs cas, l’atelier volaille (poulets de chair) de l’élevage ou d’un élevage à proximité a été détecté comme positif et constitue la source. Les poulets de chair ne sont pas sensibles à ce type de toxine et un portage (dont la prévalence est inconnue) est observé pour certains lots. »
« Le LNR botulisme participe au diagnostic du botulisme bovin depuis janvier 2017. C’est la première fois qu’un nombre d’épisodes de botulisme en élevage bovin aussi important est confirmé sur une période aussi courte. Les spores de Clostridium botulinum sont très résistantes dans l’environnement. Un épisode peut entraîner des mortalités pouvant atteindre jusqu’à 100% du cheptel et nécessite la mise en place d’une vaccination du troupeau, d’un chantier de nettoyage et désinfection approprié, des mesures spécifiques de gestion des effluents dont l’épandage entraînerait une contamination de l’environnement. »
De « fortes pertes » sont possibles
« Sur les 6 élevages pour lesquels le botulisme a été confirmé en mai 2020, 4 ont un lien avéré avec une contamination des poulets de chair (sur l’exploitation ou à proximité). Les facteurs à l’origine du portage chez les poulets de chair sont inconnus. Le fumier de volaille contaminé par C. botulinum constitue la source principale à l’origine des épisodes de botulisme bovin investigués au laboratoire de Ploufragan depuis 2017. Cependant, il n’avait jamais été observé autant d’épisodes dans un laps de temps aussi court et sur une zone géographique aussi réduite. »
« Une augmentation inexpliquée du nombre de cas de botulisme aviaire avait été observée en France en 2007. Cette augmentation des cas en bovins interpelle et la forte contamination des ateliers volailles dans le cadre des investigations menées dans ces élevages pose question. Les élevages mixtes sont très présents dans l’Ouest de la France et une augmentation du portage de C. botulinum type D/C chez les poulets de chair pourrait aboutir à des fortes pertes dans les élevages bovins », alerte le LNR.
BC
(1) « A la source des toxines de type C et D, on retrouve souvent des cadavres de volailles, d’oiseaux ou de petits animaux (rongeurs, autres…) qui ont contaminé les réserves d’eau, un silo, une pâture, la litière ou l’environnement de manière générale ou qui ont été transformés en aliments pour animaux. » (source : Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire).
A consulter : Le botulisme en bovins (GDS Bretagne)