Le président de Lactalis se montre optimiste pour sa filière et pour le prix du lait à la production.
Emmanuel Besnier, président du Conseil de surveillance de Lactalis, numéro un mondial des produits laitiers, a pris la parole lors des Assises de l’agriculture et de l’alimentation organisées les 2 et 3 décembre à Nantes par Ouest France. Il s’est dit « très confiant » dans l’avenir du lait à l’échelle mondiale et à un développement marqué en Asie et en Afrique, où la consommation de produits laitiers est loin d’avoir rejoint celle des pays européens. Le groupe mayennais, qui collecte dans 70 départements et possède 66 usines en France, exporte 40 % de sa production. Son objectif : « rester compétitif » alors que « la France reste un des pays les plus fiscalisés », en dépit d’une baisse des impôts de production dont il crédite le gouvernement.
Bio : ralentir avant de repartir
Interrogé sur les perspectives à dix ans, Emmanuel Besnier a estimé, en substance, que « les prix du lait et les coûts de production vont augmenter car le consommateur demande un certain nombre de choses supplémentaires, par exemple le bas-carbone, et qu’il y a un désir de mieux valoriser la production agricole ». Selon lui, le prix du lait est entré dans une phase ascendante depuis 2016 et, en 2021, « ce sont les marchés mondiaux qui tirent les prix à la hausse, alors que les produits de grande consommation restent stables ». Cela dit, cette évolution ne sera « pas forcément linéaire », comme l’illustre la situation actuelle du lait bio. Mais bien que ce marché soit « très déséquilibré à court terme », le président de Lactalis « croit encore à sa croissance ». D’ailleurs, la Commission européenne prévoit un doublement du cheptel et de la production de lait bio dans les dix prochaines années dans l’UE.
BC
(Crédit photo : Lactalis)