L’agriculture intensive est l’une des principales causes de l’actuelle crise de la biodiversité, qui touche notamment les insectes pollinisateurs pourtant indispensables à la production de certains aliments. Une équipe internationale impliquant des chercheurs du CNRS1 et de l’Inra vient de démontrer qu’un paysage agricole fait de parcelles plus petites augmente l’abondance des pollinisateurs, et par conséquent le transport de pollen et le succès reproducteur des plantes (nombre de graines produites). L’explication est simple : lorsque la taille des parcelles diminue, la densité de bordures de champs augmente mécaniquement, ce qui crée des sortes de corridors à la végétation sauvage, favorables au déplacement des insectes pollinisateurs. De manière contre-intuitive, l’étude montre aussi qu’une plus grande diversité de cultures n’est pas forcément favorable aux pollinisateurs2. Ces résultats sont basés sur des observations recueillies dans le cadre du projet Farmland dans 229 parcelles de 94 paysages agricoles dans quatre pays (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni), par des scientifiques de 15 laboratoires.
1 laboratoires impliqués : Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier/Université Paul Valéry Montpellier/EPHE) et laboratoire Écosystèmes, biodiversité, évolution (CNRS/Université Rennes 1).
2 notamment lorsque l’augmentation de la diversité est due à la présence de cultures intensives telles que la culture de maïs, peu favorables aux adventices et aux pollinisateurs.