Bovins viande ou protéines végétales ?

Le secteur bovin viande sera « le grand perdant » de la Pac 2023, estime la FNB en réaction aux arbitrages dévoilés le 21 mai par Julien Denormandie.

« Le ministre de l’agriculture a présenté ses premiers arbitrages pour le futur Plan Stratégique National de la Pac : un plan qui prévoit, notamment, une baisse progressive importante des aides couplées au secteur de l’élevage de bovins de race à viande pour financer le développement de la production de protéines végétales », explique la Fédération nationale bovine (FNB) dans un communiqué du 25 mai. « Cette décision aura deux impacts immédiats pour les éleveurs de bovins viande : une nouvelle baisse de leur revenu et une augmentation de leur coût de production. »

« Le gouvernement a fait un choix : celui de demander aux éleveurs de bovins de race à viande, disposant du plus bas revenu du secteur agricole avec moins de 8 000 euros annuels en 2020, de financer le développement de la production de protéines végétales. Ce sont, en effet, près de 80% de la hausse des aides couplées aux protéines végétales que le secteur bovin viande financera, à travers le prélèvement de 0,3% par an annoncé sur son enveloppe d’aides couplées. »

« 15% de revenu en moins »

« Ainsi, dans sa communication, le ministère annonce une baisse globale pour le secteur bovin viande de 3 à 4%. Baisse globale qui correspond à une nouvelle diminution de 15% du revenu des éleveurs. Dans le même temps, cette baisse des aides viendra accentuer, un peu plus encore, le différentiel entre le coût de production des éleveurs – dont la méthode de calcul validée au niveau interprofessionnel déduit les soutiens de la Pac – et le prix des bovins obtenu par les éleveurs : automatiquement, le coût de production des éleveurs subira donc une hausse. »

« Avant même les futurs arbitrages sur la répartition des aides couplées, il est acquis que le secteur bovin viande sera donc le grand perdant de cette réforme. Face à cette situation, le gouvernement est désormais face à deux possibilités :

– limiter strictement cette baisse des aides au secteur bovin viande au seul transfert des aides couplées animales vers le financement des protéines végétales. Et transformer cette baisse en un levier pour les éleveurs, en prenant de vraies mesures fortes et concrètes visant à contraindre les acteurs de leur filière à changer d’attitude pour acheter, enfin, leurs animaux à un prix couvrant leur coût de production.

– ou assumer la disparition de ce secteur et toutes les conséquences de cette disparition sur le plan de la souveraineté alimentaire, de la vitalité des territoires et de la durabilité. »

« Plus que jamais, la Fédération Nationale Bovine attend du ministre une réponse claire, sincère et cohérente avec son ambition pour le secteur de l’élevage bovin allaitant français », conclut le communiqué.

BC

A lire également : Sortir le bovin viande du marasme (26 mai 2021)

A télécharger : Les effectifs de bovins au 1er mai 2021 (FranceAgriMer, 1er juin 2021)

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