Biolait : objectif 500 € /1000 litres en 2025

Biolait a décidé d’engager des mesures collectives visant une augmentation de 10 % du prix du lait payé aux producteurs, avec pour objectif de dépasser les 500€/1000L dès 2025.

Le lait bio traverse actuellement une crise majeure, mais les éleveurs adhérents de Biolait restent confiants dans leur filière. « Nous sommes convaincus d’avoir raison depuis 30 ans », souligne Yves Sauvaget, vice-président de Biolait. Le modèle séduit toujours une nouvelle génération d’éleveurs, avec 20 % de ses adhérents âgés de 30 à 39 ans, contre seulement 12 % dans le secteur conventionnel.

Malgré cet optimisme affiché, l’année 2024 a été difficile, avec une baisse de la collecte de près de 60 millions de litres. Environ 200 producteurs ont quitté la filière, soit pour cause de départ en retraite, soit pour un retour vers le système conventionnel. En 2024, près de 30 % du lait a été déclassé en conventionnel faute de découchés commerciaux . Comme pour d’autres collecteurs, la FCO a également influencé cette chute de la collecte. En 2024, le prix payé avait été de 483 € / 1000 L.

« Nous ne pouvons nous satisfaire de ce prix », estime Maud Cloarec, vice-présidente et éleveuse dans les Côtes-d’Armor. « Les producteurs bio souhaitent une juste rémunération pour leurs efforts et investissements. »

L’objectif est de payer les producteurs à hauteur de 500 € / 1000 litres dès 2025. Actuellement, le conseil d’administration a tablé sur un prix de 485 € / 1000 litres, mais les signaux positifs du marché laissent espérer que ce prix pourrait être atteint. Pour l’instant, le prix payé est de 375 € / 1000 litres.  Au premier trimestre, il était de 450 € / 1000 litres. « Le lait de printemps est moins cher à produire. Nous tenons compte de la saisonnalité », précise-t-on. Les éleveurs doivent percevoir en plus une prime Biocoop, une prime de froid pour l’entretien de leur tank à lait et les primes qualités classiques.

Lors de leur assemblée générale d’avril 2025, les producteurs ont adopté des orientations majeures pour améliorer la rentabilité et l’efficience de leur modèle.

Amélioration des coûts logistiques
Biolait gère de manière autonome la collecte, le transport et la commercialisation du lait bio, ce qui génère des coûts. Afin de maîtriser ces dépenses, plusieurs actions sont mises en place pour optimiser la collecte et intégrer de nouvelles fermes dans un schéma territorial cohérent. « Les éleveurs abandonnés par Lactalis pourraient nous rejoindre, mais d’autres collectés par Olga ou Savencia s’interrogent également», explique-t-on. Un volume minimum de collecte par élevage sera également fixé pour réduire les coûts.

Amélioration des débouchés
Grâce à des partenariats solides avec des enseignes comme U, Auchan et Biocoop, Biolait connaît une croissance de 4 % depuis un an. Un label « Il Lait Là » sera apposé sur le lait MDD Auchan, garantissant la traçabilité de l’origine. La coopérative souhaite également se tourner vers la restauration hors foyer pour trouver d’autres débouchés.  Aujourd’hui, Biolait ne déclasserait plus que 20 % du lait collecté en bio.

Demande de soutien public
Biolait a sollicité le Ministère de l’Agriculture pour ouvrir les Programmes Opérationnels aux Organisations de Producteurs de lait bio. Cela permettrait de structurer la filière et de faciliter l’installation de jeunes producteurs. Les fermes Biolait, avec 80 % de leur surface en prairies, ont un impact environnemental positif, stockant 80 tonnes de carbone par hectare. « Notre coopérative génère 2 500 emplois directs et soutient l’économie locale, contribuant ainsi à la souveraineté alimentaire européenne », ajoutent les deux vice-présidents.

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