Acte III du retour de la fièvre aphteuse

Après l’Allemagne et la Hongrie, la Slovaquie est à son tour touchée par la fièvre aphteuse. 

Le 23 mars, un nouveau foyer de fièvre aphteuse a été déclaré en Slovaquie. Les trois élevages infectés se situent dans les districts de Komarno et Dunajska Streda, au sud du pays. Ils comptent respectivement 670 bovins, 650 vaches laitières. Quant au troisième élevage, il fait partie d’une coopérative qui élève près d’un millier de bovins. L’exportation de lait a été suspendue. 

Un foyer en Hongrie

Parallèlement, le 6 mars, un cas de fièvre aphteuse a été détecté en Hongrie, dans un élevage de 1 418 bovins. Il s’agissait du deuxième cas enregistré en Europe depuis le début 2025. L’élevage hongrois se situe dans le village de Kisbajcs, à 2,5 km du Danube, qui marque la frontière avec la Slovaquie, et à environ 50 km de la frontière avec l’Autriche. Les autorités sanitaires hongroises ont mis en place des mesures de contrôle. À ce jour, l’origine de la contamination reste inconnue et le sérotype n’a pas encore été identifié. Cette maladie n’avait pas été détectée en Hongrie depuis plus de 50 ans. Le foyer de fièvre aphteuse hongrois présente des similitudes avec le foyer allemand. Il s’agit d’un sérotype O, dont l’origine reste introuvable. Cependant, les deux sérotypes diffèrent, ce qui suggère qu’il s’agit de deux introductions virales distinctes. 

Un foyer en Allemagne

Pour rappel, un premier foyer de fièvre aphteuse a été détecté le 9 janvier dernier en Allemagne, près de Berlin dans le Land de Brandebourg. Trois buffles d’eau ont été testés positifs, sur un total de 14 buffles présents dans l’élevage. À ce jour, l’origine de cette contamination reste inconnue. L’analyse génétique du virus pointe une similarité avec des souches du Moyen-Orient et d’Asie. L’ensemble des animaux présents sur l’exploitation a été mis à mort. Conformément à la réglementation européenne, des zones de protection et de surveillance ont été mises en place. 

2011 : année noire

Mis à part l’Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie, le reste des pays européens demeure, pour l’instant, exempt de fièvre aphteuse. Les autorités sanitaires ont annoncé qu’un vaccin pourrait être produit en quelques jours, grâce aux souches issues des banques d’antigènes conservées pour faire face aux situations d’urgence. En raison de ce foyer, l’Allemagne à perdu son statut de pays officiellement indemne de fièvre aphteuse. Le dernier foyer connu en Allemagne datait de 1988 et se situait en Basse-Saxe. En  Europe, la  dernière épizootie remonte à 2011, en Bulgarie.

En 2001, le Royaume-Uni, puis la France, l’Irlande et les Pays-Bas, avaient été touchés par un important  épisode de fièvre aphteuse, qui a conduit à l’abattage sanitaire de milliers d’animaux. La France avait enregistré deux foyers majeurs, l’un dans l’Orne et l’autre en Mayenne, ainsi qu’un troisième en Seine-et-Marne, tandis que le Grande-Bretagne N’en dénombrait pas moins de 1 800. Le premier élevage français touché, implanté à La Baroche-Gondouin (Mayenne), avait vu ses 114 vaches laitières abattues. 3.223 porcs avaient également fait l’objet d’un abattage préventif. En Seine-et-Marne, 120 bovins, 200 ovins et 10 porcins d’une même exploitation touchée par la maladie avaient également été abattus. En Grande-Bretagne, l’épidémie de fièvre aphteuse avait été dévastatrice. Son coût a été évalué à 8 milliards de livres (11,9 milliards d’euros) et au moins 6 millions de bêtes ont été abattues.

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