La plateforme pour une alimentation durable des animaux d’élevage (Duralim) a présenté, le 2 juillet à Paris, un « observatoire du risque de déforestation importée ».
Durant la campagne 2019/2020, 2,2 % de l’alimentation animale (fourrages compris) consommée en France (à comparer aux 3,5 % de soja dans la ration moyenne), ou encore 6,5 % des concentrés (toutes espèces d’élevage confondues), n’apportaient pas de garantie de non-déforestation, selon le Céréopa (1), le bureau d’étude mandaté par Duralim. Cela ne signifie pas que ce soja a été cultivé sur des terres conquises sur la forêt amazonienne du Brésil, lequel fournit 2 des 3 millions de tonnes équivalent graine que la France importe chaque année. Simplement, les opérateurs ne pouvaient pas prouver son origine.
Ce soja, Duralim souhaite le voir disparaître du marché français à la faveur de l’objectif « zéro déforestation importée en 2025 » que s’est fixé l’industrie de la nutrition animale. « Ces 2,2 %, nous voulons pouvoir les tracer en construisant des solutions opérationnelles assez rapidement », explique Jean-François Arnauld, président de Duralim , éleveur de bovins et céréalier en Charente-Maritime. Pas si facile, dans la mesure où la France ne pèse que 1,5 % dans les exportations de soja brésiliennes. La certification n’est pas non plus chose aisée tant les circuits mondiaux sont complexes. Tracer la totalité des sojas importés en France coûterait 20 à 70 millions d’euros par an, selon le niveau de garantie apporté, a calculé le Céréopa.
L’observatoire va poursuivre son évaluation des flux commerciaux de soja dans les prochaines années, de sorte à vérifier que les choses avancent. Duralim réunit 91 entreprises ou syndicats professionnels couvrant l’ensemble de la chaîne alimentaire, depuis les importateurs de soja jusqu’à la grande distribution.
BC
(1) Centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales
A télécharger : L’observatoire du risque de déforestation importée (Duralim, 2 juillet 2021)