La société Boumatic a organisé à La Chapelle-Sur-Erdre (Loire-Atlantique), près de Nantes, la cinquième édition des Journées Grands Troupeaux. Trois vétérinaires ont apporté leur expertise sur les thèmes du bien être animal et de la gestion des ressources humaines. Michel Welter, pivot central de la ferme des 1 000 vaches et Pierre Rouault, éleveur laitier dans les Côtes-d’Armor ont partagé leur expérience et savoir faire en matière de gestion des grands troupeaux.
Fidèle à l’organisation des quatre précédentes éditions, la société Boumatic a débuté la journée en donnant la parole à un vétérinaire, le docteur Thibault Hintzy. Membre du réseau happyvets, ce praticien installé en Seine-Maritime a rappelé les enjeux du bien être animal. « Avec une heure de couchage en plus par jour, la vache produira un litre de lait supplémentaire ». Ce spécialiste a démarré en rappelant le comportement quotidien des vaches : « le couchage dure entre 12 et 14 heures, la traite ne doit pas s’étendre au delà de 3 heures, les déplacements ne doivent pas excéder 5 heures…». Insistant sur le respect de cette horloge biologique, Thibault Hintzy a présenté des solutions concrètes pour y parvenir.
Les Docteurs Philippe Verdoolaege et Dominique Champenois, praticiens dans le Morbihan, sont ensuite intervenus dans un domaine où les vétérinaires ne sont pas forcément attendus, à savoir la gestion des ressources humaines. « Les cabinets vétérinaires connaissent comme les élevages une forte évolution marquée par le développement du salariat. Nous nous sommes formés à l’organisation des ressources humaines et nous voulons accompagner les éleveurs laitiers dans cette évolution ». Organisation d’une hiérarchie, responsabilisation des Hommes, définition et suivis de protocoles constituent en effet des outils essentiels. Les éleveurs doivent en effet disposer de toutes les clefs pour pouvoir décider de lancer ou non une réflexion sur leur organisation.
Michel Welter de la ferme picarde des 1 000 vaches a ensuite apporté son expertise en matière de gestion de projet. « Rien ne nous a été épargné ; mais nous en avons tiré des enseignements précieux. La conduite d’un tel projet implique une méthodologie et le recours à des experts pas forcément issus du monde agricole. Il est également essentiel de ne pas négliger la communication. Avec l’administration, tout d’abord car elle peut vous aider à gagner du temps. L’administration n’est pas l’ennemi, elle cherche juste à faire son travail. Il faut apprendre à travailler en bonne intelligence avec elle. À l’heure des réseaux sociaux, impossible également de ne pas communiquer auprès du grand public. Depuis que nous ouvrons nos portes aux visiteurs (nous recevons 2 000 personnes par an), notre projet est mieux compris et moins caricaturé ». Pierre Rouault, éleveur en Gaec dans les Côtes-d’Armor, a clôturé la journée en apportant un témoignage positif, montrant qu’il était possible de gagner sa vie en production laitière. Transparent, il a donné son prix d’équilibre de 285 € / 1 000 litres pour l’atelier laitier (245 €/1 000 litres en tenant compte de la production céréalière). Le fruit d’une bonne gestion et d’un Gaec dans lequel chaque associé s’est spécialisé dans un atelier précis.
Le compte rendu de cet évènement Boumatic sera publié dans le magazine Grands Troupeaux d’avril 2018.