« 3 % de bovins sous contrat »

Un an a passé et la contractualisation des bovins demeure marginale, constate la Confédération paysanne.

La contractualisation des bovins, rendue progressivement obligatoire depuis le 1er janvier 2022 par la loi Egalim (sauf sur les marchés aux bestiaux), s’applique à « 3 % des ventes », a estimé Denis Perreau, secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage (il élève des moutons en Côte-d’Or), le 4 janvier devant la presse. « De toute façon, si les coûts de production ne sont pas indexés, cela n’a aucun intérêt, sinon de donner un peu de visibilité à la filière », ajoute-t-il en substance.

Autre disposition de la loi Egalim, la sanctuarisation des prix agricoles à l’aval de la filière peut-elle expliquer la hausse du revenu agricole ces deux dernières années ? La réponse est non. « Le revenu est tiré par le prix des céréales et celui de la viande, mais c’est conjoncturel. J’ai peur que cela ne soit qu’un feu de paille. L’industrialisation de la production agricole, elle, est structurelle », continue Denis Perreau. « La progression des prix de la viande et du lait est artificielle et dangereuse », ajoute Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, producteur de lait dans le Jura. « Il y a moins de producteurs et moins de production. On peine à reprendre les volumes. Je ne me satisfais pas de voir mes voisins disparaître. Ma commune comptait 7 ou 8 éleveurs laitiers il y a trente ans, je suis le dernier. Pourtant, la mécanisation existait déjà ! »

Par cet exemple, Nicolas Girod – qui passera la main à l’occasion du congrès électif de la fin avril 2023 – entend convaincre qu’un retour à 1 million de paysans ne serait pas forcément utopique. Un objectif chiffré que la Confédération paysanne souhaiterait voir inscrit dans la future loi d’orientation agricole annoncée par le gouvernement. Sans succès jusqu’ici, admet Véronique Marchesseau, secrétaire générale du syndicat et éleveuse de vaches allaitantes dans le Morbihan. « Si le cap est mis sur l’installation, l’ambition n’est guère à l’orientation, plutôt à l’accompagnement », regrette-t-elle.

Photovoltaïque au sol : la douche froide

Une autre loi en préparation, celle relative à « l’accélération de la production d’énergies renouvelables », suscite l’intérêt mais aussi la méfiance de la Confédération paysanne, qui en attend un « encadrement beaucoup plus important » du photovoltaïque au sol. On n’en prend pas le chemin, selon Nicolas Girod, qui dénonce la publication, entre Noël et le Jour de l’an, d’un décret portant de 250 kW à 1 MW la puissance maximale des installations de production électrique au sol non soumises à déclaration préalable.

BC

A télécharger :

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 25 janv. 2023)

La consommation de produits locaux (Fondation Jean Jaurès, 20 janvier 2023)

Tendances Lait Viande n° 346 (Institut de l’élevage, 19 janvier 2023)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 18 janvier 2023)

La contractuation obligatoire dans la filière bovine (Interbev, janv. 2022)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 12 janvier 2023)

La décapitalisation accélère (Agriculture Stratégies, 10 janv. 2023)

Prix record pour le lait et la viande bovine en 2022 (Cerfrance, 6 janv. 2023)

Bulletin hebdomadaire des filières ruminants (Interbev, 4 janvier 2023)

La population bovine au 1er décembre 2022 (FranceAgriMer, 23 déc. 2022)

Vrai-Faux de l’agrivoltaïsme (Confédération paysanne, 20 oct. 2022)

Le Mercosur privilégie toujours plus l’export (Idele, octobre 2022)

A lire également :

L’Inrae va évaluer l’agrivoltaïque au pré (19 octobre 2022)

Lisez également

Philippe Marquet président de Biolait

Installé dans la Loire, il transforme une partie de sa production en yaourts destinés à la restauration collective.