26 % d’agriculteurs sous le seuil de pauvreté

De « très nombreux » agriculteurs disposent de « revenus d’activité très bas », selon l’Insee.

« En 2019, la France métropolitaine compte plus de 3 millions d’indépendants. Les activités qu’ils exercent sont très variées ainsi que le revenu qu’ils en retirent. Ils sont exploitants agricoles, électriciens, restaurateurs, coiffeurs, pharmaciens, avocats ou encore artistes », écrit l’Insee dans une publication du 5 janvier 2022.

« Pour les heures de travail effectuées, plus d’un quart des indépendants gagne moins de la moitié du Smic annuel. Ils sont plus nombreux à être dans ce cas parmi les femmes, les jeunes qui débutent leur vie professionnelle, ceux qui poursuivent une activité au-delà de 65 ans ou encore ceux qui exercent une profession de l’information, des arts et des spectacles (…) Dans l’ensemble, un peu plus d’un indépendant sur dix gagne moins de la moitié du Smic annuel et vit sous le seuil de pauvreté. »

Les agriculteurs sont « très nombreux à avoir des revenus d’activité très bas. Parmi eux, 38 % gagnent très peu (moins de la moitié du Smic) et 26 % vivent sous le seuil de pauvreté. Les commerçants ont plus souvent de très faibles revenus que les artisans (36 % contre 29 %) mais vivent un peu moins souvent sous le seuil de pauvreté (21 % contre 24 %). »

Effet protecteur de la vie en couple

« Les femmes exerçant leur activité sous le statut d’indépendant perçoivent plus souvent de faibles revenus d’activité que les hommes (30 % gagnent moins que la moitié du Smic annuel contre 26 % pour les hommes). Parmi elles, 12 % exercent sous le statut d’aide familial d’exploitant agricole ou de conjoint collaborateur d’artisan, de commerçant ou de professionnel libéral, soit six fois plus que les hommes (2 %). En contrepartie de leur collaboration, les aides familiaux ne perçoivent aucune rémunération. La proportion d’hommes et de femmes indépendants gagnant très peu et vivant sous le seuil de pauvreté est identique (près de 12 %). »

L’Insee souligne que « la perception de faibles revenus d’activité ne conduit pas nécessairement à une situation de pauvreté monétaire. En effet, les revenus d’un conjoint qui travaille ou la perception de prestations sociales peuvent avoir un effet protecteur. Ainsi, avec ou sans enfant, les indépendants sont beaucoup plus touchés par la pauvreté monétaire lorsqu’ils ne vivent pas en couple. »

BC

A télécharger : Baromètre Ifop de la conjoncture agricole (FNSEA, 7 janv. 2022)

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