Pour améliorer la prise en charge des mammites bovines, la startup lyonnaise Vetophage a élaboré un kit de détection. Cet outil se veut pratique et rapide.
Ainsi en moins de 20 minutes et au contact de l’animal, donc directement sur le terrain, les éleveurs peuvent réaliser un diagnostic étiologique spécifique à la bactérie détectée. Ils peuvent ainsi réaliser un traitement ciblé si nécessaire. Il en résulte entre autres une réduction importante de l’utilisation des antibiotiques à large spectre en partie responsables de l’antibiorésistance. Vetophage rappelle que la mammite touche plus de 40% des vaches en production en France. L’Inrae de Tours a montré en 2020 que le coût d’une mammite est en moyenne de 224 €. Staphylococcus aureus, Streptococcus uberis et Escherichia coli sont les principales bactéries responsables des infections. « Nous allons commercialiser deux kits. Le premier nommé QuickMastitis se destine aux éleveurs. Ces derniers pourront vérifier qu’il s’agit bien d’une mammite en cas d’apparition des premiers signaux cliniques. Le deuxième est conçu pour les vétérinaires et se nomme LabMastitis. Son efficacité est comparable à une analyse de type qPCR mais il a l’avantage de s’effectuer sur l’exploitation. Les praticiens pourront l’utiliser sur le lait de tank ou encore sur un audit ou une visite d’élevage. Sa vocation est plus préventive », estime Christophe Chatain, le directeur commercial de la startup. La présentation officielle de ces kits interviendra aux journées GTV de Tours (Indre-et-Loire) à l’automne prochain. L’entreprise cherche des outils permettant de lutter contre l’antibiorésistance. « Dans le milieu de l’élevage, il est très difficile de s’appuyer sur des traitements ciblés en raison de l’absence régulière d’identification des bactéries pathogènes. Il est ainsi fréquent d’employer des antibiotiques non appropriés ou de large spectre par manque d’investissement dans le diagnostic étiologique. Ceux-ci sont en partie responsables de l’antibiorésistance. » Les kits apportent une réponse concrète à cette problématique. Leur commercialisation débutera au premier trimestre 2022.
Erwan Le Duc