L’agriculture, épargnée par l’austérité budgétaire, bénéficie de soutiens accrus en 2025
L’agriculture est l’un des rares secteurs économiques à être préservé des mesures d’austérité budgétaire. Le gouvernement admet d’ailleurs consentir des « efforts financiers très importants » pour soutenir ce secteur, qui continue de bénéficier d’allègements fiscaux significatifs.
Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit une enveloppe conséquente pour le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, avec 6,79 milliards d’euros (Md€) en autorisations d’engagement (AE) et 6,60 Md€ en crédits de paiement (CP). À ces montants s’ajoutent la fiscalité dédiée aux politiques agricoles (0,5 Md€) et le compte d’affectation spécial « développement agricole et rural » (CASDAR), doté de 146 millions d’euros (M€), portant le total des concours publics nationaux à 7,43 Md€ en AE et 7,24 Md€ en CP.
Ces crédits nationaux se complètent par les financements européens de la Politique agricole commune (PAC), qui s’élèvent à 9,4 Md€ pour 2024, ainsi que divers dispositifs sociaux et fiscaux estimés à 9,1 Md€. Ainsi, le budget total consacré au développement de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt en 2025 atteint 25,5 Md€.
Le budget 2025 marque une augmentation de 0,9 Md€ en AE (+15 %) et de 0,7 Md€ en CP (+12 %) par rapport à 2023. Ces ressources supplémentaires permettront notamment de mettre en œuvre la loi du 2 mars 2022, qui introduit un nouveau système d’assurance contre les pertes de récoltes, avec un budget porté à 600 M€.
Investir dans l’avenir des filières agricoles et forestières
Le budget 2025 prépare également l’avenir des filières agricoles et forestières, avec un financement accru pour l’enseignement technique et supérieur agricole, ainsi qu’un soutien renforcé à la recherche et à l’innovation. Un total de 2,1 Md€ sera ainsi consacré à ces domaines, auxquels s’ajoutent les fonds du CASDAR, maintenus à 146 M€.
Principales mesures de soutien au secteur agricole
Parmi les autres mesures significatives du budget 2025 figurent :
- La suppression de l’augmentation de la fiscalité sur le gazole non-routier agricole (GNR), allégeant les charges pour les agriculteurs.
- Un nouvel avantage fiscal et social pour lutter contre la décapitalisation du cheptel bovin français et soutenir le développement de l’élevage bovin, avec un effort exceptionnel de 150 M€.
- Des dispositifs pour renforcer la compétitivité des exploitations françaises, tels que l’augmentation du taux de dégrèvement sur la taxe foncière des propriétés non-bâties (TFPNB) de 20 % à 30 %, représentant un soutien de 50 M€, et une exonération partielle de la réintégration de la déduction pour épargne de précaution (DEP) en cas de sinistre climatique ou sanitaire.
- La revalorisation de trois dispositifs fiscaux pour encourager la transmission des exploitations à de nouveaux installés, représentant un investissement de 20 M€.
Renforcement de la protection sociale des agriculteurs
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 inclut également des mesures importantes pour les agriculteurs :
- La réforme du calcul des pensions, basée sur les 25 meilleures années de carrière, afin d’améliorer les retraites des agriculteurs.
- La pérennisation du dispositif TO-DE (Travailleurs Occasionnels – Demandeurs d’Emploi), essentiel pour la compétitivité des filières, avec un soutien financier de 163 M€ en plus des allègements généraux applicables à tous les secteurs.
- Le cumul de l’exonération de cotisations sociales pour les jeunes agriculteurs avec les taux réduits de cotisations maladie et famille, facilitant ainsi leur installation et leur développement dans le secteur.