14% de semence sexée dans les grands troupeaux

L’insémination sexée poursuit son repli, sauf en races allaitantes où elle reste « ponctuelle ».

Après le pic atteint en 2015, le nombre d’inséminations artificielles (IA) en semence sexée a continuer à diminuer en 2018, indique une note (1) postée sur le site internet de l’Institut de l’élevage (Idele). En 2018, on en a enregistrées 522 939, soit 7,6 % de l’activité d’insémination totale. Le nombre d’IA sexées a baissé (-6,4% par rapport à 2017, -15% par rapport à 2016), en même temps que l’activité globale d’insémination (-1,9% par rapport à 2017, -5% par rapport à 2016).

Alors que 96% des femelles inséminées en semence sexée sont des laitières, « l’insémination en semence sexée est intégrée dans la conduite du renouvellement pour la moitié des troupeaux laitiers. Le recours est divers selon les races (41% en jersiaise, 4% en pie-rouge), la parité (34% sur génisses, 6% sur vaches), et les régions (23% en Bourgogne-Franche-Comté, 9% en Bretagne). »

Quelque 35 600 élevages inséminent au moins partiellement en semence sexée, et la plupart sont des élevages laitiers. « Les éleveurs laitiers adeptes de la semence sexée ont en moyenne des troupeaux de plus grande taille (73 IAP, contre 53 en moyenne pour l’ensemble des troupeaux). Dans les grands troupeaux (plus de 100 femelles inséminées), la proportion d’IAP sexées est 14%, alors que dans les troupeaux modestes (moins de 40 femelles inséminées), elle est de 8% en moyenne. »

La salers se distingue

En élevage allaitant, « l’insémination est minoritaire et l’utilisation de semence sexée ponctuelle, mais en croissance, sauf en race salers où elle est répandue pour les génisses (…) En races allaitantes, on constate en 2018 une petite croissance du recours à la semence sexée : 2,8% des 527 000 femelles inséminées le sont avec de la semence sexée, et pour 19% d’entre elles avec de la semence sexée mâle. La salers se distingue avec plus de 20% des génisses inséminées en semence sexée femelle, dans une situation où la part du croisement est importante. La semence sexée apparaît dans ce cas comme un outil de gestion du renouvellement du troupeau. »

« Selon les régions, les systèmes de production et les races, les situations différent (…) Dans une partie de la Franche-Comté, où la race montbéliarde domine et où le marché des femelles est toujours porteur, 40% de génisses et 30% des vaches sont inséminées en semence sexée. Dans le sud du Massif central, 40% des génisses montbéliardes inséminées en semence sexée assurent l’essentiel du renouvellement en race pure, tandis que la majorité des vaches sont inséminées en croisement viande pour faire naître des veaux à destination de l’Italie. Dans le nord et dans l’ouest de la Normandie, 40 à 50% de génisses sont inséminées en semence sexée. »

90% de sexe choisi

« Globalement, les naissances suivant des IA fécondantes en semence sexée codée 2 (femelle) donnent 91% de femelles, dans toutes les races, et 221 500 veaux nés en 2018 étaient issus d’une IA déclarée sexée femelle (réalisée en 2017). En race charolaise, parmi les 2 053 veaux nés d’une IA sexée contenant des spermatozoïdes Y, 90% sont des mâles. »

« En 2018, l’écart de taux de non-retour entre IA sexées et conventionnelles varie de -10% à -15% selon les races, même sur génisses (…) Pour une meilleure chance de réussite, il faut préférer les génisses, plus fertiles, pour la mise en place de semence sexée, d’autant que les naissances de femelles présentent pour elles moins de risques de vêlages difficiles », conclut l’Idele.

BC

(1) « Un équilibre trouvé pour l’insémination en semence sexée » (Idele, août 2019)

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