L’insémination par l’éleveur continue à se développer, notamment dans les grands troupeaux laitiers. Une activité multipliée par six en dix ans.
En 2018, quelque 4 843 éleveurs bovins (+4% par rapport à 2017) ont réalisé eux-mêmes 662 450 inséminations artificielles (+5%), dont 375 711 IA premières (IAP). Ces éleveurs « sont répartis surtout dans les régions d’élevage laitier, et sont plus représentés dans les zones de très faible densité d’élevage et parmi les détenteurs de grands troupeaux », signale l’Institut de l’élevage (Idele) dans un article posté sur son site internet.
Entre 2008 et 2018, les inséminations réalisées par les éleveurs ont été multipliées par six pour représenter près de 10% du total des inséminations (6,92 millions en 2018). La proportion monte à 15% dans les troupeaux comptant au moins 100 femelles inséminées. Les éleveurs inséminant dans leur troupeau signalent 20 000 IAP sexées, soit 5% de leur activité enregistrée, contre 11% pour l’ensemble des opérateurs en France.
Dans les deux tiers des élevages où l’insémination par l’éleveur (IPE) est pratiquée, c’est un mode exclusif : toutes les IA sont réalisées par l’éleveur IPE, aucune par l’inséminateur d’une entreprise de mise en place (EMP). Pour 9% des éleveurs IPE, le recours à un inséminateur d’une EMP est majoritaire, tandis qu’un quart des éleveurs IPE font appel ponctuellement à l’inséminateur d’une EMP.
Un quart de déclarations hors délai
« Les taux de non-retour 18-90 jours observés par type de femelle (génisse/vache, laitière/allaitante) donnent des résultats en apparence meilleurs pour les éleveurs IPE par rapport aux résultats des EMP historiques, surtout en races allaitantes ». Toutefois, ajoute l’Idele, « la comparaison, qui porte sur des nombres d’IA et des voies d’enregistrement différents, n’est pas complètement pertinente car des questions subsistent. Quelle proportion de retours sont assurés par des taureaux de monte naturelle ? Quelle est l’exhaustivité de la déclaration des IA ? Les enregistrements parviennent-ils dans des délais acceptables ? »
A cet égard, seulement 76% des IA IPE sont déclarées à l’EDE (Etablissement départemental de l’élevage) dans le délai réglementaire d’un mois. « Pour obtenir l’enregistrement de 90% des IA IPE, il faut compter un temps de 56 jours. Même si le délai moyen d’enregistrement des IA est en deçà du temps réglementaire, des marges de progrès existent encore », note l’Idele. Par comparaison, « les EMP dites historiques enregistrent plus de 99% des IA dans le délai réglementaire de deux semaines ».
BC
A télécharger : Insémination par l’éleveur – Les règles du jeu (Idele, APCA, mai 2017)