10 400 L par vache, sans stress

Trois robots de traite et deux robots racleurs simplifient la vie du Gaec A3F, dans le bocage normand. 

MANUEL LEVALLOIS, ASSOCIÉ AU GAEC A3F DANS LE CALVADOS « LES VACHES QUI VONT BIEN, JE NE LES CONNAIS PAS ».

Lely organisait une journéeportes ouvertes”, le 15 décembre dernier à Souleuvre-en-Bocage (Calvados), au Gaec A3F. Cette exploitation zéro-pâturage est équipée, depuis septembre 2019, de trois robots de traite Astronaut 5 pour 170 vaches à la traite. Un ratio plutôt confortable qui peut expliquer le calme ressenti par le visiteur : aucune bousculade devant les stalles ou dans les allées. Deux Discovery Collector complètent la dotation : compter 1 robot racleur pour 100 vaches ou 500 m2, explique Cyril Le Goff, responsable commercial des équipements laitiers chez Ruaux Élevage (Lely Center Marolles). Le lisier est aspiré à raison d’un passage toutes les deux heures entre les six rangées de logettes et toutes les quatre heures devant les auges. Les deux robots vidangent leur réservoir à l’extérieur du bâtiment, tout en y refaisant le plein d’électricité. Derrière les trois robots, deux parcs ont été aménagés : l’un accueille les fraîches vêlées et les vaches malades sur de la paille, l’autre les vaches taries ou en attente d’une insémination – la mise en place est assurée par l’éleveur, Manuel Levallois. Un système de portes motorisées, géré par l’automate, permet l’accès au robot de traite et autorise ou non l’animal à rejoindre le reste du troupeau.

Les vaches fréquentent les robots de traite 2,8 à 2,9 fois par jour en moyenne, ce qui a permis de conforter la production laitière individuelle (10 400 litres par an) ainsi que la qualité du lait (70 000 cellules en moyenne d’étable), témoigne l’éleveur calvadosien. La mesure de la conductivité du lait effectuée en temps réel par le robot permet de repérer précocement une montée de cellules et d’intervenir sans tarder, en l’occurrence avec des huiles essentielles, d’eucalyptus notamment, appliquées à la base de la queue ou derrière les oreilles. Une analyse de colorimétrie du lait, réalisée dans le bras du robot (donc au plus près du pis et sans perte d’information), détecte les teintes anormales qui révèlent la présence éventuelle de sang (rouge), de colostrum (jaune) ou la survenue d’une mammite (bleu), explique Cyril Le Goff. Un capteur de son renseigne sur une éventuelle entrée d’air dans la canalisation de lait qui, si elle persiste, signale l’échec d’un branchement. La quantité de lait, sa température, les taux butyreux et protéique sont également mesurés par l’automate.

 PLUS DE SILENCE

L’éleveur note que les robots A5, installés en quinze jours dans le bâtiment, sont « plus silencieux » que les deux A3 (achetés reconditionnés en 2010) qui les avaient précédés, et qui ne permettaient pas d’aller au-delà de 140 vaches. D’autres progrès ont été apportés par le nouveau logiciel Horizon qui, associé aux colliers connectés des vaches, fournit des informations sur l’ingestion, la rumination, la reproduction, le temps de couchage ou la santé. De plus, il est « intuitif ». Au final, « les vaches qui vont bien, je ne les connais pas », résume Manuel Levallois. L’éleveur relève également la « fiabilité » générale de l’installation et la faible fréquence des alarmes nécessitant l’intervention du service après-vente Lely : « une fois par mois à peine ». Il est certes, lui-même, un ancien technicien de la marque, mais réside à quatre kilomètres de la ferme. Ses projets à court terme : finaliser la certification HVE (Haute valeur environnementale) de l’exploitation et, pourquoi pas, se lancer dans la production de glace fermière(1).

Benoît Contour

(1)   Voir Grands Troupeaux Magazine n° 95, décembre 2021, page 46

 

EN CHIFFRES…

LE GAEC A3F (CALVADOS) 

  • 2 associés : Manuel Levallois et son épouse Claire-Pascale
  • 1 salarié à plein temps + 1 apprenti
  • 170 Holsteins
  • 1,8 million de litres de lait livrés à Agrial
  • 3 robots de traite Lely Astronaut 5
  • 2 robots racleurs Discovery Collector

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