« Mieux vaut ralentir que stocker »

La Coordination rurale suggère une baisse de 5% de la production laitière pour rééquilibrer le marché. Le problème ne date pas de la crise du coronavirus, ont expliqué ses dirigeants, le 14 mai en visio-conférence.

Depuis la fin des quotas laitiers, le 1er avril 2015, la production laitière européenne a progressé de 10 milliards de litres – celle de la France est restée constante – sans que la rémunération des éleveurs ne s’améliore. Au point que les éleveurs sont contraints de « devoir acheter leur revenu », écrivent le président de la CR, Bernard Lannes, et la secrétaire générale, Véronique Le Floc’h, dans une longue lettre adressée à Emmanuel Macron le 11 mai. « Ces quatre dernières années, le coût annuel moyen des emprunts approche des 30 000 euros pour une exploitation laitière (60 €/1000 l) ! Le double chez les producteurs de porcs ! Mais une économie pour les industriels… Sans compter que les dettes des agriculteurs vis-à-vis de leurs fournisseurs ont, sur la même année, augmenté de près d’un milliard d’euros ! »

Pour rétablir la situation, la CR suggère d’abaisser la production laitière française de 5%, en l’accompagnant d’un « complément de prix sur les 95% produits », fait valoir Véronique Le Floc’h (notre photo). En pratique, le lait non produit serait payé 355 €/1000 l. Le calcul de la CR repose sur un parallèle avec le chômage partiel des salariés, indemnisé à hauteur de 84%, qu’elle rapporte au coût de production du lait (422  €/1000 l) calculé par l’Institut de l’élevage (méthode Couprod validée par l’interprofession laitière).

BC

A télécharger :

Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 15 mai 2020)

Impact du covid-19 sur la conjoncture du lait de vache (FranceAgriMer, 15 mai 2020)

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